Les « représailles » boiteuses de l’Iran aggravent la situation de Gaza

La vague d’attaques aériennes iraniennes contre Israël n’a finalement été qu’un pétard mouillé. Il faut le dire. La quasi-totalité des 300 ogives entrantes ont été abattues par les systèmes de défense aérienne d’Israël.

Mais l’apparent « succès » des défenses aériennes israéliennes n’était pas dû à l’éclat technologique des systèmes d’interception de missiles fournis par les États-Unis. C’était dû au fait que l’Iran avait discrètement prévenu de ce qui allait arriver. Cela peut sembler absurde. Quoi? Travailler avec le Grand Satan et l’entité sioniste ?

Eh bien, c’est ce qu’il semble.

Il semble que l’Iran ait pu libérer sa fureur après la frappe aérienne israélienne meurtrière sur son consulat à Damas le 1er avril. Cela pourrait soulager les dirigeants iraniens de la colère populaire face aux provocations meurtrières d’Israël.

Mais la mollesse des représailles pourrait rendre le génocide à Gaza encore plus épouvantable.

L’effusion de soutien à Israël du week-end de la part des États-Unis et des dirigeants européens fait grincer des dents. Au lendemain des attaques de missiles balistiques et de drones iraniens contre Israël, tous les politiciens et diplomates occidentaux déclarent leur solidarité renouvelée avec le régime sioniste et vantent son « droit à l’autodéfense ».

Les États-Unis, le Canada, le Japon, le G7, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, etc., se sont tous empressés de valoriser Israël et de condamner l’Iran.

L’Iran est vivement condamné pour son agression contre Israël et pour avoir « déstabilisé imprudemment » la région. N’est-ce pas bizarre et honteux ?

Israël commet un génocide total à Gaza en toute impunité et a intensifié ses attaques contre la Syrie et le Liban au cours des six derniers mois, tuant des civils ainsi que des dizaines de responsables iraniens basés dans ces pays, dont certains sont des commandants de haut rang. Israël a effrontément perpétré un acte d’agression flagrant en bombardant le consulat iranien à Damas, tuant un général de haut rang de l’armée iranienne. Et pourtant, lorsque l’Iran répond comme il l’a fait ce week-end par des frappes aériennes sur Israël – comme il a pleinement le droit de le faire en vertu des lois internationales de légitime défense – toute la position officielle occidentale est de condamner et de vilipender l’Iran.

Aucune réponse occidentale n’a mentionné le crime initial d’Israël violant la souveraineté de l’Iran.

Washington intensifie maintenant ses appels au Congrès pour qu’il adopte le projet de loi supplémentaire sur l’aide militaire qui accordera à Israël quelque 14 milliards de dollars de soutien militaire supplémentaire, ainsi que 61 milliards de dollars au régime ukrainien.

Il est déplorable que la dernière action iranienne permette aux médias occidentaux de détourner l’attention des crimes horribles d’Israël à Gaza. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le régime sioniste génocidaire est présenté comme la « victime » du terrorisme d’État iranien et est autorisé à intensifier ses meurtres de masse de femmes et d’enfants palestiniens.

Les prétendues représailles de l’Iran à l’agression d’Israël semblent avoir été coordonnées bien à l’avance avec les Américains pour minimiser les dégâts. Téhéran avait dit à Washington qu’il ne voulait pas d’escalade et semblait donner l’assurance que son action militaire serait minimale. Washington a également signalé qu’il ne voulait pas d’escalade, ce qui est un énorme oxymore compte tenu de toute la violence que les États-Unis ont permis à Israël d’infliger.

Il semble que les États-Unis aient eu jusqu’à 72 heures de préavis de la part des dirigeants iraniens au sujet des frappes aériennes tant attendues sur le territoire israélien. Cela aurait donné à Israël beaucoup de temps pour préparer son système de défense aérienne afin d’assurer une interception maximale des attaques.

Les condamnations véhémentes de l’Iran par les États-Unis et leurs alliés européens semblent être plus sincères pour flatter Israël et enhardir son complexe de persécution psychopathique. Les États occidentaux apaiseront encore plus le régime sioniste avec un soutien militaire et politique accru pour faire le pire à Gaza. Ayez pitié des Palestiniens affamés sous les bombardements incessants et aveugles.

L’attaque d’autodéfense de l’Iran contre Israël n’a pas été une soirée de comptes. Loin de là. Oui, c’était la première fois que l’Iran visait directement le territoire israélien. Certains disent qu’il était temps, étant donné les nombreuses fois où Israël a violé la souveraineté de l’Iran pendant de nombreuses années. Mais malgré les discours de bravade sur une « attaque historique », les dommages infligés par l’Iran ont été minimes et, qui plus est, ont été mis en scène pour être minimes dans un jeu d’ombres cynique avec les États-Unis et leur client israélien.

Des voix bellicistes aux États-Unis, comme John Bolton et Israël, appellent le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu à ordonner maintenant des attaques contre l’Iran.

Il n’est pas nécessaire qu’Israël « se venge » à nouveau. Il a tué des officiers militaires iraniens et des scientifiques nucléaires en toute impunité, et Téhéran n’a effectivement rien fait.

Les frappes aériennes boiteuses de l’Iran n’auront rien fait pour imposer un équilibre de dissuasion. Israël et ses sponsors occidentaux continueront à commettre un génocide contre les Palestiniens avec un enthousiasme encore plus répugnant.

L’Iran aurait mieux fait d’attendre complètement que de faire son coup d’éclat sans enthousiasme. Au moins, l’opprobre international populaire contre Israël et ses complices occidentaux aurait continué à s’amplifier. Dans l’état actuel des choses, l’accent est maintenant détourné de l’axe génocidaire israélo-occidental et se concentre sur la condamnation de l’Iran pour agression, même si « l’agression » n’était rien de tel.

Les attaques aériennes de l’Iran se sont apparentées à un feu d’artifice qui n’a rien fait pour rétablir la justice ou aider les Palestiniens. Ironiquement, cela augmentera l’instabilité régionale, car le manque de sérieux enhardit encore plus le terrorisme d’État sioniste occidental.

Téhéran se réfère aux États-Unis comme au Grand Satan. Après cette débâcle, les dirigeants iraniens courent le risque d’être ridiculisés en tant que Grand Prétendant.

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