C'est la révolution du sourire, mais son cœur est celui de la rage, son gout celui de l'amertume, son souvenir celui des nuit blanches, des larmes, des sacrifices, son âge celui des années d'humiliation, des centaines de corps de nos jeunes jetés à la mer, du pillage, de la rapine et la médiocrité.
C'est celle de la dignité, de la liberté et aussi celle de l’oppression subie, de ceux qui ont quitté, de nos jeunes tués au Mzab et en Kabylie, des emprisonnés séparés de leurs famille, de la dictature et du mépris.
Défendons ce pays, aujourd’hui, plus que jamais. Ils veulent encore nous enterrer, ils veulent encore nous malmener, ils veulent encore nous faire peur, nous soumettre, nous opprimer. On se battra! Jusqu'au dernier.
Pour que nos enfants ne soient pas des sujets, pour qu'ils ne connaissent pas le terrorisme, la peur, les déceptions, les nuits sans aubes et les prisons de leur pays, pour qu'ils ne lisent pas nos testaments parce que on leur laissera un pays.
On se battra, pour qu'ils ne soient pas des désespérés, et que leurs rêves se réalisent ici, on se battra, pour tout ce que nous avons perdu, pour tout ce qu'on a jamais eu, on se battra pour que triomphe la liberté, la jeunesse, l'intelligence et la vie.
Rien n'est plus dangereux pour une dictature que le sourire des désespérés, de ceux qui ont longtemps attendu, de ceux qui n’y croyaient presque plus! On a plus rien à perdre, si on a le sourire, c'est parce que justement on a tout perdu, et qu'on résistera jusqu'au dernier.
Vendredi, après vendredi, de toutes nos forces, de toute notre énergie, on défend un rêve, voila pourquoi on sourit, mais on n’a rien oublié, encore moins les cauchemars qu'on a toujours vécus. On a défoncé la porte de la prison, et vous allez dégager, car on ne compte pas y retourner!