Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a été officiellement élu à la tête de son parti « Tahya Tounès» lancé en janvier dernier par ses partisans. Ce parti est né après des scissions au sein du parti « Nidaa Tounès » lancé en 2012 et qui avait permis au président de la République Béji Caïd Essebsi d'accéder à la magistrature suprême.
L’Apparatchik atypique de l’ère Ben Ali, Kamel Morjane, a été élu président du Conseil national du parti « Tahya Tounès» lors de la première réunion de cet organe samedi.
Ce conseil sera chargé de choisir les candidats pour les élections législatives et présidentielles d’octobre/novembre 2019. Rappelons que Monsieur Kamel Morjane, Ministre de la Défense puis des Affaires étrangères sous Ben Ali, a dirigé le parti Moubadara « L'Initiative » depuis 2011.
Ce parti était une émanation du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti de Ben Ali dissous en mars Rassemblement 2011. Mr. Morjane a fixé comme mission d'assurer la reconversion d'anciens cadres du RCD dans le système politique postrévolutionnaire...
Il est important de signaler que ces partis n'ont jamais tenu leurs engagements et que la notion de la patrie et de la stabilité n'existe que dans les discours.
Ainsi, après l'assassinat du député Mohamed Brahmi en 2013, ce parti a appelé à la création d’un gouvernement de « salut national». Il a aussi annoncé le retrait de ses 5 députés de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et a appelé à sa dissolution ainsi qu'au départ du gouvernement dirigé par la Troïka et confié l'achèvement de la Constitution, en rédaction depuis près d'un an et demi, à "un comité d'experts"!
Evidemment, aujourd'hui ces prises de positions font honte au parti et personne ne veut en assumer la responsabilité. Après 8 ans d’existence et lors de son congrès constitutif en février 2019, le parti prend le nom d'Initiative destourienne démocratique et Morjane est confirmé comme président.
Le 22 mai, Morjane annonce la fusion du parti avec Tahya Tounès. En Tunisie, certains partis sont devenus des outils « jetables » et leur création/ disparition sont liés aux agendas électoraux. Messieurs Chahed/Morjane, ont évidemment le droit de créer un parti mais pour l’image de la Tunisie et le respect de ses lois, ils ont l’obligation de quitter le gouvernement et de ne plus utiliser l’appareil de l’Etat.