Plusieurs intervenants concernés par les JCC, ont regretté les critiques, à propos des tenues des starlettes circulant sur le tapis rouge, déroulé à l’occasion des JCC de 2019. Cet intérêt serait excessif et superficiel d’après eux.
Ce tapis, étranger à l’esprit du festival accompagne l’ouverture et la clôture des JCC depuis 2008. Une idée malheureuse des organisateurs de l’époque, devenue une piètre tradition.
Cet intrus n’a aucun rapport avec l’âme des JCC. En effet, à connotation religieuse à la base, le tapis rouge est devenu avec le temps, synonyme de luxe et d’extravagance, du star-system. Les JCC portées par une dimension arabe et africaine, est au contraire un cinéma alternatif et militant, en rupture avec ce système, qui marginalise encore ce type de cinéma.
Ce tapis a attiré des « personnages » cherchant à se faire remarquer et n’ayant rien à voir avec le cinéma et le monde artistique. Ils déforment l’aspect de ce festival, qui depuis 1966, date de sa création par Tahar Chriaa, concerne les amoureux du cinéma, cherchant un cinéma différent.
Une occasion pour eux de conquérir l’espace public pour le seul plaisir de voir des films. Ce tapis a donc, terni l’ambiance authentique des JCC. Cette ambiance se caractérisait par un charme décontracté, une douce convivialité, d’heureuses retrouvailles d’amis, des belles rencontres et des discussions autour du cinéma dans les salles et les cafés.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture des JCC, sont, en principe, porteuses de messages, contre l’ordre établi par les forces dominants la production et la diffusion cinématographique. Les créations du sud étant souvent marginalisées par ces mêmes forces.
Ces messages, ainsi que les beaux films sont relativement dissouts, dans l’extravagance du défilé sur le tapis rouge déroulé à ces occasions. Défilé qui semble tenter d’imiter l’ambiance glamour sans avoir les moyens de son côté chic.
Il est certain que les JCC sont un acquis à préserver et à faire évoluer, mais rien ne justifie « l’intrusion de ce tapis ». En effet, celui-ci a permis à des personnes superficielles, vulgaires et pathétiques de polluer l’ambiance de ce festival. Elles sont en déphasage avec son éthique. Elles déforment son essence, son âme et ses objectifs.
Ni le tapis rouge, ni les personnes qu’il attire n’ont de place aux JCC. Ces personnes sont gênantes car elles prennent trop de place dans un festival qu’elles ne représentent pas. De ce fait, elles cassent son harmonie et ternissent son image.
Il serait pertinent, à notre avis, que les responsables de ce festival, décident de supprimer ce tapis et procéder à une meilleur sélection des invités aux séances d’ouverture et de clôture des JCC.
Il ne s’agit pas, pour nous, de nous dresser contre la liberté des uns et des autres mais de préserver l’authenticité des JCC. Certains seraient là où il faut, mais ailleurs…