Le Hirak n’est pas un parti, il est la volonté populaire

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Non, le Hirak n’est pas un parti politique ni un simple courant contestataire, comme il peut en exister partout et à tout moment. Le Hirak n’est pas une force d’opposition parmi d’autres et avec laquelle, il serait de bon ton, à une phase ou à une autre de l’antagonisme, de dialoguer, de tracter et de quêter des compromis, voire des arrangements pour de possibles alliances ou coalitions.

Le Hirak est d’abord et avant tout l’expression de la volonté populaire véritable. Il est l’aspiration du peuple- du moins du plus grand nombre qui depuis plusieurs mois l’exprime clairement- à son droit légitime à la liberté, au respect et à la dignité.

Que le Hirak s’organise de lui-même, en phase avec ses propres cycles d’évolution, cela serait sinon bénéfique, du moins naturel et salutaire. Mais qu’une campagne pernicieuse se mette soudainement en place pour forcer cette évolution et précipiter « une structuration » plus que jamais requise par le pouvoir politique, cela revient à ignorer ou dénier l’essence même du Hirak.

Vouloir structurer le mouvement du 22 février pour répondre à l’urgence d’un dialogue qui ne sert que le désir de stabilité d’un pouvoir rejeté et d’un président déclaré élu, revient tout simplement à noyer la volonté populaire dans le chaos qui tient lieu de classe ou de paysage politique et qui, jusqu’ici, n’a servi qu’à créditer la suprématie et la prééminence du régime.

Que des représentants ou des activistes, comme ceux injustement incarcérés pour leurs opinions, puissent émerger naturellement comme leaders populaires au sein du Hirak ; cela peut être souhaitable pour un projet de démocratie. Que des collectifs se forment au gré des séquences hebdomadaires du Hirak pour représenter différentes corporations à l’intérieur même du Hirak, cela pourrait aussi servir à canaliser l’action populaire et même à préfigurer la nouvelle élite et la nouvelle classe politique d’une nouvelle Algérie encore à naître.

Que l’on requiert, en revanche, de la volonté populaire, incarnée par le Hirak, de se structurer dans l’urgence pour les besoins d’un dialogue, qui ne semble rimer qu’à légitimer la continuité du régime, cela ne peut assurément que participer d’une stratégie malveillante de miner d’abord, pour corrompre ensuite l’essence même du mouvement populaire du 22 février.

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