Les « intellectuels organiques » du système (aussi bien les appointés que les bénévoles) sont de retour pour diaboliser le Hirak sous l’infamante accusation d’être manipulé par l’étranger.
Une technique éculée, utilisée jadis par les autorités coloniales françaises pour diaboliser le premier Novembre 1954 derrière lequel elles ne voyaient que « la main du Caire » ou « la main de Moscou ».
Chercher à tout expliquer par la « main de l’étranger », c’est nier la réalité des causes éminemment profondes qui sont à l’origine des dérives despotiques et oligarchiques mafieuses qui ont caractérisé le règne de Bouteflika et conduit le pays au bord de la faillite.
Le Hirak n’a été que le sursaut salutaire de tout un peuple pour dire non à ces dérives et pour exiger le démantèlement du « système » qui les a rendues possible.
Système dont les premiers jalons ont été implantés en 1962 avec l’instauration du parti unique et la confiscation de toutes les libertés individuelles et collectives qui a dépossédé le peuple de tout moyen légal de contre-pouvoir et qui se poursuit à ce jour malgré le multipartisme de façade concédé en octobre 1989.
Est-ce à dire que les menaces extérieures de déstabilisation qui sont à l’œuvre en Syrie, en Irak, en Lybie et au Sahel sont de simples alibis agités par le pouvoir pour culpabiliser le Hirak ? Aucun patriote sain d’esprit ne peut soutenir cette thèse. Bien au contraire ces menaces sont réelles et c’est pour immuniser notre pays contre ces menaces que le Hirak a choisi la voie de la lutte pacifique et s’en est tenu avec abnégation malgré toutes les exactions du pouvoir.
Est-ce que le temps n’est pas venu pour que le pouvoir fasse preuve de plus de sagesse et de clairvoyance patriotique en s’attachant à vider tous les abcès de fixation qui alimentent le mécontentement populaire.
C’est la meilleure voie pour couper l’herbe sous les pieds des tous les ennemis du pays qui pourraient être tentés de manipuler le Hirak.