En Tunisie post - révolutionnaire les jours passent et ne se ressemblent pas, il n’est plus question de jasmin, de printemps arabe, d’euphorie de la victoire, d’optimisme béat, de démocratie et de jours meilleurs. Un peuple désabusé, désenchanté, meurtri qui déambule dans des rues sales, laides d’où s’exhalent des odeurs nauséabondes, Tunis, et presque toutes les villes si agréables, superbes avec leur attrait d’une magique architecture méditerranéenne moderne et hybride qui ne laissent personne indifférent ont subitement perdu leur charme devant une situation qui n’a pas de cesse de se détériorer.
Dès le coucher du soleil, outre les consignes sécuritaires contre la pandémie de COVID 19, les rues se vident de peur des braquages, d’attaques, d’agressions de violence de jeunes désœuvrés prêts à tout pour assurer leur subsistance, ce qui fait, une paranoïa généralisée qui s’est installée dans le pays. Une transhumance de foules, riches ou souffrant de précarité cherchent à passer de la rive orientale à la rive occidentale de la méditerranée légalement ou illégalement, risquant leur vie en empruntant des barques de fortunes moyennant toutes leurs économies versées rubis sur ongle aux nouveaux barons du commerce des êtres humains.
Ainsi , tous les jours ,les réseaux sociaux nous rapportent de tristes nouvelles de disparition , retournement de barques de fortunes avec toute sa charge par centaine ou plus sans que personne ne s’émeuve , ni autorités, ni « Sidi Zkri ».
Des petits écoliers emportés par les inondations et les crues des oueds, généralement de minces filets d’eau qui se transforment subitement en torrent au gré des intempéries, autobus renversés avec tous ses passagers, l’infrastructure est désuète, le véhicule est mal entretenu ou bien le conducteur a raté un virage nous dit - on ? Des trains qui déraillent, ou volontairement incendiés avec leur contenu. Bébés morts par négligence ou désertion du personnel hospitalier, rendus en carton à leurs parents. Des mineurs drogués en inhalant des produits prohibés, etc. …
Sans oublier les difficultés quotidiennes que rencontre le simple citoyen pour se nourrir, se soigner décemment etc. et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Pourquoi sommes-nous arrivés là ? sommes-nous responsables directement ou indirectement de cet échec lamentable ? avons-nous mal négocié la phase de transition ? et combien d’autres questions me taraudent ? j’avoue être incapable de trouver des réponses ?
Devant ce tableau catastrophique, ces nouvelles qui tombent par cascades sur la tête des gens : situations économique, sanitaire, sociale sécuritaire, quotidien des citoyens des plus désastreux pour ne pas dire ingérable, un phénomène inattendu, d’une députée, toute neuve, loin de toute contingence, fière dans sa splendide ignorance et d’une façon impromptue fait surface pour nous rappeler que contre vents et marée, elle est là et désormais, il va falloir composer avec elle ….. Qu’il ne vous en déplaise le rassemblement n’est pas mort, que les revenants de la maison hantée sont de retour, et comme un rouleau compresseur vont nettoyer la Tunisie de long en large de tous ces extrémistes, terroristes, deachistes , obscurantistes, islamistes et toute la série en ……. istes qui garnissent la presse raciste de l’extrême droite dans un dessein avouée ou désavouée , qu’est stigmatiser l’islam et ses adeptes ………
Hormis son plan machiavélique, il n’est pas sans intérêt de faire une idée, fût-elle succincte de ce personnage mythologique hors pair, riche en couleurs qui a défrayé la chronique et monopolisé les débats. Rare parmi la gent féminine tunisienne, une est capable d’égaler Indira Ghandi, Mme Thatcher , et Mme Merkel dans leur perspicacité , leurs expériences , leur gouvernance inqualifiable , rigueur de gestion , discrétion et retenue tout ceci tout ce ne fait défaut pas à Abir Moussi , elle est non seulement détentrice de ces qualités de ces femmes célèbres avec toutefois les « youyou » en sus .
Qui est – elle, ce personnage si pittoresque, et non moins important. Cette nouvelle icône dont se disputent les médias de l’intérieur et de l’extérieur. Sans suspens, je vous présente l’intéressée. C’est Mme Abir Moussi , avocate de métier et chef de file des destouriens , dont le parti , - à titre de rappel - a été dissous légalement et par un vote majoritaire des députés et subsidiairement tous ses biens confisqués , condamnée de surcroit par jugement en bonne et due forme paraphés par des juges de siège et dûment publiés au tableau du tribunal.
Personnage visiblement psychopathe, fruste et atypique, caractérielle et inclassable, n’étant pas connaisseur en la matière, je vous renvoie aux psychiatres, les seuls aptes à vous fournir le diagnostic exact. Pour le commun des mortels , il s’agit d’une militante acharnée du Ben Alisme fraichement sortie des moules du parti et ingénieusement formatée par les discours matrices des cellules , des comités de coordination et du bureau politique du rassemblement , égo tellement hypertrophié atteignant l’immense immeuble du rassemblement ; à peine sous la coupole elle a créé un terrible séisme d’amplitude 5 sur l’échelle de Richter dans l’enceinte du parlement : cris , vociférations , insultes , injures , des vertes et des pas mûres à l’adresse du Président , grèves de la faim , interruption des séances etc…
Avez - bien réfléchi, Monsieur le prédicateur avant d’agir si maladroitement ? de brûler les étapes en passant si vite du titre de simple CHEIKH pour celui du grand professeur, sans calculer les conséquences, vous avez si précipitamment troqué votre soutane d’ecclésiastique contre un costume et cravate dernier cri pour être en phase de vos éventuelles hautes fonctions à savoir le perchoir, et bien vous y êtes maintenant ?
Etes - vous saisi de remords un seul instant, maintenant que la guerre de légitimité bat son plein entre vous et les destouriens ? d’avoir bombardé votre gendre, cher époux de votre vénérée fille à la tête des affaires qui leurs sont étrangères, et ce contre la volonté et l’aval des diplomates chevronnés qui ont fait la grandeur et la gloire de la Tunisie, puis en nommant sans vergogne votre neveu comme chef de votre cabinet avec le titre de ministre.
Ayant pris conscience de votre maladresse, vous ne perdez pas le temps à le pousser le pauvre Rastignac à la démission pour calmer le microcosme, sauver la face et concéder ainsi la première défaite contre votre adversaire potentiel. Là, il n’y a même pas l’ombre d’un doute Monsieur le président du perchoir, vous confondez visiblement entre les immuables préceptes et fondements de l’islam dont vous prétendez être l’Auguste défenseur et des concepts profanes maudits tels : le favoritisme, le clientélisme, le népotisme qui sont antinomiques à la religion musulmane.
Monsieur le président, je vous conjure ? êtes-vous conscient quant à la part et la nature de votre participation à la révolution ? et y a - t-il un seul martyr ou victime de votre smalah dont vous pouvez vous faire prévaloir ? S’agissant de votre extinction et le profil bas devant Abir, cherchez dans vos furtifs flirts avec la contre révolution, vos collusions avec les chambres obscures des vrais décideurs ainsi dans vos tentatives de rapprochement avec les contres - révolutionnaires au non d’une soi - disant concordance, l’entente et la paix civile. Eh bien, il est temps de payer le tribut de vos tribulations et de vos erreurs d’appréciation, et de régler la note de vos manigances.
Permettez - moi de vous rappeler un petit événement qui n’était pas des moindres à méditer pieusement : l’ancien président, le regretté Béji Caïd Essebsi, votre partenaire, malgré les supplications de ses intimes, refusa énergiquement d’ apposer sa signature concernant la dissolution du rassemblement et la confiscation de ses biens , ajoutant, je suis et demeure contre l’exclusion , ceci jusqu’aux dernières minutes de sa vie ,tel qu’il ressort de la déclaration de son fils biologique . Que pensez - vous Monsieur le Président de ce travail de Maître ? et quel cadeau empoisonné vous a fourgué si discrètement et en douceur votre partenaire le regretté Essebsi, n’est-elle pas une réelle leçon politique à bien méditer ?
Monsieur le Président permettez - moi de vous proposer une simple idée à prendre ou laisser : : Abir Moussi et consorts ont leur propre paradigme en politique : En bons et loyaux héritiers et serviteurs du Benalisme , vous ne relevez parmi eux que des structures mentales figées qui devaient immanquablement ramener la politique aux seules idées directrices , consignes et génie du leader , et dénier par - là aux hommes et aux femmes toute présentation à organiser leur espace politique , gérer leur cité eux - mêmes en toute liberté et démocratie ou toute possibilité d’agir sur le réel , et tentez de convaincre Abir Moussi et consorts que la souveraineté appartient aux peuples , et que ceux - ci ont le droit de réclamer justice et de se soulever contre leurs gouvernants , surtout si ceux - ci se sont avérés corrompus , c’est peine perdue.