Dès que j'ai appris la nouvelle selon laquelle le gouverneur de la banque centrale souhaite supprimer le régime de la séance unique pour accélérer, selon lui, le rythme de la productivité, j’ai consulté le texte de la loi portant sur l'indépendance de la BCT article par article, peut-être aurai-je pu ainsi comprendre la base juridique à laquelle ce monsieur s'est référé pour émettre une telle recommandation géniale (mais comment est-ce que cette idée ne nous est pas venue à l'esprit ? Mon Dieu !) .
Je n’ai pas pu trouver la moindre prérogative qui lui permet de décider, sinon de recommander au sujet de l'organisation du travail pendant le mois du ramadan et l'été. Ca c'est du ressort du gouvernement et de ses partenaires sociaux à ce que je sache.
Mais alors qu'il s'occupe de notre situation financière déjà à la dérive. Qu'il s'occupe de la valeur du dinar qu'il ne saurait défendre dans les mois à venir.
Qu'il s'ingénie (lui qui est une compétence de renommé internationale) à trouver un moyen pour endiguer l'inflation autre que le recours au mécanisme du taux directeur avec toutes ses répercussions désastreuses sur l'économie.
Qu'il forge une nouvelle vision et un modèle innovant pour notre secteur bancaire afin de le mettre au cœur d'une économie productive et créatrice de la valeur ajoutée au lieu d'être un" cash cow" pour les activités mercantiles.
Qu'il retrousse ses manches pour ablater la tumeur du blanchiment d'argent qui nous déchoit de notre immunité économique.
Je pense que les responsabilités qu'incombent à la BCT, dans un contexte économique morose, sont assez lourdes pour que Si Abassi se focalise sur des dossiers brûlants qui sont de son ressort et qu'il évite toute forme de dispersion et d'éparpillement des efforts.
En ce qui concerne le régime de séance unique et son impact sur l'économie, je dirai que le modèle qui relie la productivité et la rentabilité aux nombres d’heures passées dans le milieu du travail, devant les machines ou les PC, est révolu et que la science de gestion des ressources humaines ,partout dans le monde, a révisé les méthodes de la valorisation du capital humain.
A ce jour, le regain de la croissance ,l'amélioration de la qualité de la performance de la main d'œuvre et les profits des entreprises passent ,inévitablement, par l'optimisation des capacités du personnel et l'intégration de ces capacités là dans un dynamisme technologique à une très grande valeur ajoutée, conjuguée à une politique de contrôle efficace et un environnement du travail motivant et propice au développement à la fois personnel et professionnel (bon je ne sais pas si vous pourrez arriver un jour à ce stade avec un Smig de 350D).