Je crois rêver. Dans ce pays qui n’a certes pas connu de révolution au sens politique et étymologique du terme, mais plutôt a vécu un large soulèvement animé par le souffle puissant d’une jeunesse marginalisée qui a exprimé son raz le bol. Que voit-on?
Le recyclage éhonté des caciques des régimes despotiques précédents pour occuper le devant de la scène et les premières places de responsabilité en connivence avec les pseudo-élites intellectuelles et économiques issues des nomenklaturas de Bourguiba et Zaba.
J’ai honte de constater que des camarades d’hier sont prêts à enterrer la Justice transitionnelle et à fouler aux pieds les principes de la démocratie, des libertés et du socialisme aux noms desquels ils ont subi la répression féroce, les geôles et l’exil sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali et qui aujourd’hui mêlent leurs voix sans vergogne aux vociférations des bourreaux, des tortionnaires et de leurs affidés par haine d’Ennahdha, de Salah Ben Youssef (dont ils ignorent les fondements de son combat) et/ou des Nationalistes Arabes (associés à tort aux islamistes).
Malheureusement les egos opportunistes et les escrocs politiques vont faire avorter la marche vers une transition politique pacifique et un régime consensuel fondé sur l’équité et l’état de droit. Les générations futures ne pardonneront pas à la nôtre les compromissions et les atermoiements.
En conclusion, on refait du neuf avec du vieux. Le peuple tunisien en a marre des combinazzione politiciennes et le fera savoir le moment venu.
A bon entendeur salut.