Elles sont dévastatrices, durables, collectives et individuelles. Personne ne peut se targuer de dire je partage leur douleur : les douleurs, toutes origines confondues , ne se partagent pas , elles se vivent dans la solitude . Elles sont intimement liées à soi.
Celles engendrées par les guerres sont , en plus , exacerbées par le sentiment de l'incompréhension et de l'injustice.
On demeure totalement désarmé face au dénuement , à la destruction , au désarroi , aux regards hagards. On demeure confondu face à ces visages épouvantés , ces jardins éventrés , ces maisons en carcasses , ces objets si chers éparpillés et calcinés…
Toutes ces vies bouleversées à jamais et qui ne comprendront jamais ni pourquoi ni comment cela a pu se produire. Face à tout cela on devrait apprendre à mesurer ce qu'on dit . Par décence.
Alors les stratèges de comptoir , les analystes des fêtes foraines affalés dans vos fauteuils : taisez-vous. Trop faciles les joutes oratoires à deux balles qui s'envolent à coups de fautes d'orthographe et d'accords.
Taisez-vous les abrutis profonds qui partent dans des délires macho-virilisants du type : Poutine « rajel » , Poutine patriote qui défend son territoire .
Un dernier mot : L'Ours n'a pas repoussé Daech : son aviation a massacré 20.000 civils pour asseoir sa présence au Moyen-Orient.