Le citoyen lambda doit se demander comment le pays, autrefois appelé le grenier de Rome, importe presque la totalité de son blé.
La réponse est simple, et pour faire court sans entrer dans les détails: l'Etat a toujours préféré importer que d'en produire. Nos "valeureux" visionnaires des années 70 estimaient que ça leur coûtait moins cher, à cause des cours bas de l'époque. Et au diable notre souveraineté alimentaire, la destruction de ce secteur vital, la misère, l'exode, et tout ce que cela pourra engendrer.
(On construira des bidonvilles à la périphérie de la capitale, et aux alentours des autres grandes villes pour les accueillir, et les embaucher dans les usines de Ksar Saïd, de Jebel Jelloud...et tant pis pour les autres. Fin de la parenthèse ! )
Sous-payés, certains céréaliers ont préféré abandonner le blé tendre, pour le blé dur, d'autres se sont totalement tournés vers d'autres cultures plus "juteuses", arboricoles entre autres, ou tout simplement, ont tout arrêté pour diverses raisons, le plus souvent liées à la flambée des coûts de production, face à la stagnation des prix de vente.
Résultat des courses, et en l'absence d'une politique agricole ambitieuse, les superficies autrefois réservées aux céréales n'ont cessé de diminuer d'années en années, à cause de faux choix qui ont transformé le pays de "Grenier" en "Mendiant". C'est ce qu'on appelle le retour de manivelle…de ces décennies de marginalisation de l'agriculture en général, et de la céréaliculture en particulier.
Juste pour info, Le cours mondial du 11 Mars est de:
• Blé dur 470 € = 1550 dinars.
• Blé tendre 370 € = 1220 dinars.
Un écart de plus de 50% par rapport aux prix imposés par l'Etat.