Le massacre en Géorgie et la rhétorique (insupportable) des néolibéraux

La rhétorique des néolibéraux est de la pure hypocrisie. Celle de Biden, par exemple, après qu’un adolescent de quatorze ans eut tué deux camarades de classe et deux enseignants dans une école de l’État de Géorgie (la 385e fusillade de 2024 avec au moins quatre morts ou blessés).

Chaque année aux États-Unis, les pistolets et les fusils trop accessibles font des milliers de victimes mais derrière eux il y a un malaise généralisé, profond, générateur de sociopathies et d’imbécillité ; Je parle de la destruction systématique et intentionnelle du sentiment d’appartenance et des liens communautaires au nom du mythe de l’individualisme et de ses conséquences délibérées, de la consommation compulsive des produits, des habitudes et des idées (la mode, la nouvelle), pour enrichir excessivement non seulement l’industrie de l’armement mais aussi et surtout celles des technologies comme une fin en soi et un divertissement solitaire ou en tout cas asocial, junkie.

Dans cette situation, Biden, comme tout autre bonimenteur , s’est limité à accuser les vendeurs d’armes à feu en les rendant responsables de l’épidémie de violence qui « continue de déchirer nos communautés ».

Mais quelles communautés ? Il n'y a plus de communautés en Amérique, seulement des "communautés" temporaires, voire virtuelles (CNN a souligné hier les excuses d'un olympien inconnu de moi à la "communauté du breakdance"), des agrégations sans racines dans un territoire spécifique dont il faut s'occuper et dans lequel il faut construire, avec le temps, des relations, des affections, des coutumes, des traditions : tout cela a été anéanti au nom du culte de la mobilité que les libéraux de droite comme Meloni et les libéraux de gauche comme Schlein sont en train de répandre en Italie aussi.

Le fait est qu’une communauté implique des limites aux libertés privées, et donc aux conditions nécessaires et suffisantes du néocapitalisme : faire partie d’une communauté réelle (et non d’une « communauté ») ne signifie pas seulement nier au nom du bien commun le droit imaginaire de circuler armé mais aussi plusieurs autres droits chers au néocapitalisme et donc considérés comme « universels » et « humains », à commencer par la liberté présumée de refuser toute morale et culture partagées, tout devoir public, qui entravent la réalisation et l’expression de soi.

Communauté ou individu, il faut faire un choix. Nul ne peut servir deux maîtres.

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