Une rumeur se propage en ce moment sur les réseaux sociaux à propos d’une éventuelle démission de Bensalah, chef de l’Etat intérimaire. Elle n’est pas totalement infondée.
Bouteflika a présenté officiellement sa démission au président du conseil constitutionnel en présence du président du conseil de la Nation. Ce n’est pas dans l’usage républicain. Avant de remettre froidement sa lettre de démission à Belaiz, Bouteflika a surtout échangé avec Bensalah. Pourquoi ?
Je ne suis pas dans le secret des décideurs contrairement à certains. Toutefois j’oserai une hypothèse, ou plutôt une lecture.
Gaid Salah était peut-être réfractaire à l’idée d’un Bensalah chef d’Etat intérimaire. Il lui préférerait Belaiz. Seulement, une telle option n’est possible que dans le seul cas de la conjonction de la démission de Bouteflika et de la vacance de la présidence du conseil de la nation. Autre contrariété pour Gaid Salah : le facteur temps.
Le clan présidentiel a en effet vite réagi. En se faisant accompagner par Bensalah, Bouteflika a voulu lui envoyer le message suivant : « Si tu veux mettre en œuvre l’article 102, alors applique-le jusqu’au bout. Voici mon successeur expressément prévu par la constitution ».
Il reste l’énigme Belaiz. Comment peut-il avoir les faveurs de Gaid alors qu’on le présente comme le fidèle parmi les fidèles du clan présidentiel.
Personnellement, je ne crois pas à cette inconditionnelle fidélité. Dans le sérail, il n y a pas de valeurs. La preuve : les fidèles sont les premiers à accabler Bouteflika et à le pousser à la démission.
Pourquoi Belaiz a-t-il été débarqué de la présidence du conseil constitutionnel en 2013 et comment expliquer sa nouvelle nomination au mépris de la constitution et le jour même de l’expiration du délai légal de remplacement.
Si réellement il était le fidèle parmi les fidèles, Bouteflika aurait procédé à sa nomination beaucoup plus tôt. Ces indices laissent penser que le retour de Belaiz est le résultat d’une pression de Gaid Salah.
Au final, une éventuelle démission de Bensalah n’est pas à écarter. Et il est facile d’ores et déjà de deviner la manière avec laquelle les chaines de télévision mercenaires comme Echourouk vont nous vendre l’événement : Gaid Salah a répondu à une demande populaire.
J’avoue m’être aventuré sur le terrain de la politique-fiction. Quoi que….