En réponse aux interrogations de plusieurs relations sur la véracité des accusations portées contre l'Ambassadeur Raouf Betbaieb, en relation avec sa page Facebook, je voudrais préciser que nous savons tous au Ministère des Affaires Étrangères que notre collègue n'est pas un islamiste.
D'ailleurs il a toujours été révolutionnaire, idéaliste et un peu rebelle contre l'ordre établi et la tyrannie de la dictature comme savent l'être la plupart des diplômés de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Tunis. Un peu original, un peu populiste, un peu bourreau des cœurs aussi pendant sa jeunesse avant de trouver enfin son âme sœur et de se stabiliser.
Il a été le fondateur de notre Syndicat de base rattaché à L'UGTT en 2011 et la première réunion s'était tenue dans mon bureau au 3ème étage. Nous rêvions tous de justice et de réalisation des idéaux de la révolution après avoir connu les années de servitude où c'étaient les allégeances qui primaient sur les compétences et la soumission sur le travail diplomatique.
Que de fois nous nous sommes opposés et déchirés lui et moi, pendant les Assemblées Générales, sur la gestion des affaires du Syndicat des diplomates, sur la révision du statut du Ministère. Je le trouvais excessif, misogyne, dominateur. Il considérait que je faisais partie des bobos, que je défendais trop le respect aux aînés, que je ne m'alignais pas sur le consensus.
Mais il faut rendre justice à Raouf Betbaieb dans la sincérité de son action syndicale car il a défendu les opprimés et les personnes en précarité jusqu'à s'aliéner des ennemis puissants et malveillants qui s'activent encore aujourd'hui contre lui, j'en suis sûre. Ils doivent trembler de le voir promis à une belle promotion après avoir pris sa retraite et s'être délesté de son obligation de réserve notamment dans sa page Facebook.
L'occasion était trop bonne pour le miner.... Détestable mentalité qui a pu déjà conduire certains fonctionnaires, étrangers au corps diplomatique orthodoxe, à fourguer des procès en malversations, montés de toutes pièces pour détruire les carrières de leurs collègues et s'approprier leur poste, au mépris de tous les codes de l'honneur.
Enfin, pour revenir au fait de s'indigner du sort réservé à l'ancien Président Morsi, cela ne signifie pas que l'on soit islamiste car c'est au nom de l'universalité des Droits de l'Homme qu'il faudrait condamner ce qui lui est arrivé dans les geôles réservées aux prisonniers politiques.
Je fais moi-même partie des modernistes qui se consternent du sort réservé à M. Morsi. De fortes suspicions ont été formulées en Egypte et en Europe concernant la non assistance à M. Morsi voire son probable assassinat via son insuline qui aurait été trafiquée.
Par ailleurs, M. Kaïs Saied a le droit de choisir lui-même ses proches collaborateurs. Il y a un acharnement indécent des mauvais perdants contre Kaïs Saied, ses proches, son style de vie, ses moindres faits et gestes, ses collaborateurs.
N'est il pas temps de cesser ce harcèlement? C'est stérile et épuisant. Personne n'est parfait. Faut-il le rappeler aux nostalgiques de la dictature kleptocrate et à tous ceux qui méprisent la révolution en lui reniant toutes ses lettres de noblesse ?
Une autre classe politique prend la relève. Laissons-la travailler. Soutenons-la, sans la miner insidieusement, sans succomber à la jalousie, au « tambir ». ... Dans l'intérêt de notre pays, pas dans le nôtre, sans haine, sans convoitise, sans rien attendre en retour…