FIN DE PARTIE ? Amérique Latine : Les expérience progressistes dans l’impasse (1998-2019)

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Depuis 1998 et l’élection d’Hugo Chávez, plusieurs pays de l’Amérique latine ont connu ce qui a été parfois qualifié de « tournant à gauche ». Cet élan a alors incarné un espoir de transformation sociale et de construction de diverses expériences post-néolibérales aux accents anti-impérialistes : « révolution bolivarienne » au Venezuela, « révolution citoyenne » en Équateur, État plurinational en Bolivie, nouvelle politique avec Lula et le Parti des Travailleurs au Brésil.

L’époque était au changement, la « longue nuit néolibérale » semblait prendre fin ou tout du moins s’estomper, fruit d’une période d’intenses mobilisations populaires et de nombreuses révoltes sociales. Les inégalités sociales et la pauvreté reculaient, Washington perdait du terrain, alors que la participation de celles et ceux d’« en bas » progressait.

Plus de vingt ans après l’ouverture de ce cycle, la région est pourtant entrée de nouveau dans une zone de fortes turbulences et incertitudes, tandis que le bilan des gouvernements « progressistes », au-delà de leur diversité, est très largement contrasté.

Capitalisme d’État et crise économique, colonisation des imaginaires de gauche par des logiques gestionnaires, approfondissement de modèles économiques basés sur le saccage des biens communs, consolidation de leaderships charismatiques, dérives autoritaires, corruption et rupture avec les mouvements sociaux : les problèmes se sont accumulés.

En parallèle, la réorganisation des droites sociales, politiques et religieuses, la montée des extrêmes droites, la multiplication des défaites électorales, mais aussi des coups d’État parlementaires, sont désormais un fait majeur.

L’immense crise au Venezuela et l’ascension de Jair Bolsonaro au Brésil sont deux exemples de cette dangereuse conjoncture.

Faire le bilan d’un cycle débuté dans l’espoir et qui s’achève dans la violence est fondamental pour comprendre l’Amérique Latine actuelle.

Alors que la « patrie de Bolívar » est partagée entre menaces réactionnaires ou impériales, nouvelles espérances émancipatrices et fuite en avant des gouvernements dits progressistes, ce livre vient nous proposer un éclairage original indispensable.


* Franck Gaudichaud politologue est maître de conférences à l’Université Grenoble 3, membre du groupe de travail « Amériques latines » du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, France) et militant de la IVe Internationale. Il est coprésident de l’association France Amérique Latine et participe au comité éditorial du site www.rebelion.org et de la revue ContreTemps.

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