A défaut d’être Chef de gouvernement ou au moins secrétaire d’Etat aux logements ; le caméléon tunisien et ami de longue date à François Bayrou mange à tous les râteliers, comme son copain d’ailleurs : de l’autre côté de la méditerranée, à Paris, il fait du Jules Ferry et de retour à Tunis, il fait du Rached Ghannouchi. On ne sait plus sur quel pied danser avec le chauve, comme le surnomme les Tunisiens.
1/ Elle est où la vérité ?
Elle est où la vérité lorsqu’un jour on annonce quelque chose et le lendemain son contraire ? Elle est où la vérité lorsque le soir on dénonce sur les ondes, avec la plus grande vigueur, une alliance supposée avec le diable et le lendemain on s’allie avec ce diable ?
Elle est où la vérité lorsqu’on saute comme un cabri d’un plateau à l’autre lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2019, où il soutenait le magnat de la TV Nabil Karoui -aujourd’hui incarcéré en Algérie-, pour expliquer sur des bases mensongères que Kaïs Saied est le candidat subversif du mouvement islamiste Ennahdha et qu’il a rencontré Rached Ghannouchi plus de 30 fois en moins de 5 mois alors qu’aujourd’hui les ennemis d’hier sont devenus comme cul et chemise ?
Elle est où la vérité lorsqu’en 1990, monsieur Ahmed-Néjib Chebbi dénonçait la réforme du système éducatif du défunt Mohamed Charfi en l’accusant d’avoir renforcé l’enseignement du français au détriment de l’arabe alors qu’au même temps ses propres enfants suivaient leurs scolarités dans des établissements français à la Marsa, la banlieue nord chic de Tunis. Précisons aussi que monsieur Chebbi avait fait une école française et titulaire d’un baccalauréat français. Il a fait des études de médecine à Paris sans grand succès ; il a fini par suivre des études de droit à Alger.
On peut ainsi multiplier les exemples qui montrent le niveau insupportable, odieux, des contradictions de monsieur Ahmed-Néjib Chebbi et son opportunisme. Avec son ennemi d’hier, copain d’aujourd’hui monsieur Ghannouchi, le duo s’agite dans tous les sens : depuis plus de 8 mois, il n’arrête pas de sillonner le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest pour expliquer, à qui veut bien l’entendre, que le Président Kaïs Saied bafoue la constitution et s’est transformé en dictateur.
La solution ? Le duo infernal propose sans se démonter et avec fougue : « Destituer Kaïs Saied et mettre en place un gouvernement de salut national dirigé par monsieur Ahmed-Néjib Chebbi ! » Rien que ça ! Heureusement le ridicule ne tue pas.
2/ Le « plan » du duo Chebbi-Ghannouchi serait-il encouragé par monsieur André Parant, ambassadeur de France à Tunis?
En avril dernier, suite à une rencontre avec monsieur André Parant, le caméléon tunisien avait fait une déclaration très fracassante et inquiétante, qui s’est répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux : « J’ai rencontré l’ambassadeur de France et nous avons examiné ensemble le plan d’action du Front de Salut pour mettre un terme au coup d’Etat du 25 juillet. », a-t-il soutenu avant de rétropédaler devant la vague d’indignation suscitée par de tels propos et de préciser sur la page Facebook de son énième parti « Amal » (espoir) : « Ahmed Néjib Chebbi a rencontré, l’ambassadeur de France, André Parant, au siège du parti Al Amal. La rencontre a porté sur les relations entre les deux pays et l’UE. Elle a, également, été l’occasion pour expliquer l’initiative lancée par Ahmed Néjib Chebbi pour construire un Front de Salut pour sauver la Tunisie de sa crise sociale et politique actuelle ».
Ainsi, indépendamment des propos tenus, la rencontre en elle-même dénote une ingérence française insupportable et intolérable dans les affaires Tunisiennes. D’ailleurs, le chef du MoDem et maire de Pau, François Bayrou a pris l’habitude de visiter souvent la Tunisie pour prendre le pouls de l’atmosphère politique auprès de son «ami personnel et depuis longtemps » monsieur Ahmed-Néjib Chebbi. «J’ai avec mon Ami Chebbi, a déclaré Bayrou à Leaders, un lien tout-à-fait personnel et nous nous voyons très souvent, entretenant amitié, respect, estime et synergie. Il m’a présenté ses amis [de son nouveau parti politique] et nous avons pu avoir des échanges utiles. »
Nous n’apprécions guère cette manière de faire et cette vision paternaliste. Les temps sont révolus. La Tunisie doit rester maîtresse chez elle, maîtresse de son destin. Quand on aime la Tunisie, on ne réduit pas la nation tunisienne à un « moyen » pour assouvir des ambitions personnelles. Aussi, on ne prend pas le risque d’aller se jeter dans les bras d’autres puissances car ça revient à prendre le risque immense qui fait voler notre indépendance durement arrachée en éclats.