Le carnaval du 8 mars 2016.
Choquée, bouleversée, mais surtout effarouchée par ce spectacle de semi-masculin déguisé (e ?) en semi-féminin.
C’était le 8 mars 2016, cette journée inoubliable marquée par un illustre combat entre des Hommes de notre Tunisie (au masculin et au féminin), et des Terroristes de Daech qui ont attaqué simultanément la caserne militaire de Boujbel et le poste de district de la garde nationale du centre de Ban Guerdane.
Le thème 8 mars, de cette année 2016, pour les tunisiens était Ben Guerdane qui a franchi -Homme et Femme- le pas pour une lutte réelle et concrète contre le Terrorisme.
Ce jour là, les soixante mille habitants de Ben Guerdane sont encore sous le choc de l’attaque du lundi 7 mars 2016. Une vingtaine de victimes entre civils, dont certains mineurs, et des forces de l’ordre national et qui seront enterrées dans la matinée.
Des Femmes en deuil, qui d’habitude ne participent pas à l’enterrement, ce sont données rendez-vous au cimetière de la ville, elles sont venues pour soutenir leurs frères, pères et époux et pour dire adieu à leurs fils.
Elles sont venues pour franchir le pas et annoncer, à leur façon, l’égalité des sexes par un spectacle noble et impressionnant, mais sans musiques ni tables rondes, sans dépliants ni communiqué de presse.
Elles sont venues pour envoyer un message : « nous sommes là pour briser des plafonds de verre, pour balayer des mensonges et des préjugés, nous sommes venues afin que les femmes de Ben Guerdane puissent franchir les frontières de la patrie ».
« Chacune de nous apporte une contribution – dans notre pays, dans notre région, et dans notre communauté- pour lutter contre les terroristes réels et hypothétiques ».
Ailleurs, le même jour, et au même moment inoubliable pour les Tunisiens (dignes de ce titre), un groupe de clowns au masculin féminisé, était au rendez-vous pour sonner la cloche marquant l’ouverture du carnaval du « Rouge à lèvres au masculin ».
Dans un autre contexte, et dans le cadre de l’initiative « Planète 50-50 : franchissons le pas pour l’égalité des sexes », un groupe de « clowns » apporte une initiative débile pour marquer la contribution « extraordinaire » des femmes tunisiennes dans la société. Pour cette bande d’imbéciles heureux toutes les femmes ont en commun des lèvres qui sont engraissées en rouge vif.
Quel message peut-on lire ? Quelle image de la femme cette bande de « karakouz » a voulu poster ?
Ces « karakouz » peu instruits, venus de nulle part, ignorent que la journée internationale de la femme que les Nations Unis ont commencé à commémorer en 1975, c’était en décembre 1977, le jour où l’assemblée générale adoptait une résolution proclamant qu’une journée des droits de femmes doit être célébrée par les Etats membres, selon leurs traditions historiques et nationales.
Comment ces « karakouz », de petits bourgeois et d’arrivistes, peuvent-ils savoir que la journée du 8 mars trouve son origine dans les mouvements ouvriers en Amérique du Nord ?
Comment ces « karakouz », de petites marionnettes, peuvent-ils réaliser que cette journée du 8 mars est un point de ralliement pour mobiliser le soutien en faveur des droits des femmes et de la participation de ces dernières à la vie politique et économique.
Comment faire savoir à ces « karakouz », qui se sont fait photographier le 8 mars 2016, les lèvres maquillées en rouge cerise, que les Femmes de notre Tunisie sont en deuil, et que les Femmes de Ben Guerdane ne mettent jamais du rouge à lèvres de marque Bourjois !