Dans un monde englouti dans la paresse, chacun prodiguait des mots...des phrases... le plus avare hocha sa tête..! Comme les paroles rassasiaient les esprits et comblaient le vide, et comme l'homme succombait à ce remède à ce palliatif alors que le verbe est devenu frêle, inconsistant, à l’agonie !
La chaîne ne manquait pas de maillons, mais souffrait d’un maillon mutant. J'avais enfin appris, certes tard, que les mots n'étaient jamais censurés mais diluées, et que les paroles n'étaient guère prohibées, mais ajustées... À leurs façons. Les gens suivaient les vagues des mensonges dont ils en sont conscients, c'est parce qu'ils n'avaient pas le choix...peut-être étaient-ils fatigués!...Peut-être faisaient-ils semblant..!
Enfin, assez de remue-méninge !!!c'est comme ça et c'était toujours comme ça,. On acceptait et on vivait avec ! Mais pourquoi vous juguliez les menteurs, et encensiez les flatteurs...Pour quelles raisons étiez-vous toutes ouïes envers les porte-paroles et en même temps critiques envers leurs discours...mon ami, ces gens ont été créés pour ça, ils sont conçus pour l'être, et ce qui était pire voire absurde, c'est que ces gens ne pouvaient faire que ça....
Les vielles marmites dans lesquelles on préparait les bonnes soupes ont été substituées par des flacons en Tupperware !! C'est l'arnaque des cerveaux, c'est la vraie MATRIX ...
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Le début de la fin commençait par la perte de nos tous proches, de nos plus chers et finira par la perte de nos âmes. Il s'accompagnait d'habitude d'une méprise irréprochable de la vie et de la conscience de l'absurdité de nos choix. Serons-nous capables de gérer nos peines que notre destin nous a léguées. Serons-nous à la hauteur afin de restituer nos dernières graines de joie après les avoir semées. Incapables de le faire, du coup, nous nous redevenons humains!!!
En affaissant nos yeux larmoyants après un regret agaçant, en nous dissipant au regard de nos bien aimés, en loupant un dernier rendez-vous en dépit de notre si vigilante ponctualité, nous serons les premiers pas frémissants de ce début. En choisissant la couleur noire, en se drapant d’une maussaderie infâme et en boudant les plaisirs de la vie , on choisissait inexorablement notre itinéraire vers ce tunnel.
Même si les tous proches sont irremplaçables, et même si les plus chers sont introuvables, nos âmes survivront à la chute pour les épargner et les protéger.