Les réactions face à la mort peuvent être modulées par les inclinations intrinsèques de leurs auteurs mais aussi par le contexte du décès et par le statut de la victime. La lecture de ces réactions est elle-aussi conditionnée par leurs contextes, par le statut social de l'observateur et par ses inclinations.
La sélectivité dans les réactions peut se comprendre à l'échelle individuelle, quoique péniblement parce qu'une mort est toujours douloureuse. Par contre, elle n'est guère compréhensible chez ceux qui traitent de la vie publique comme les médias et les politiques.
Le tunisien Boubaker Thabti a été assassiné hier dans un attentat terroriste au Québec. Ce martyr, paix à son âme, est originaire de Nekrif, un petit village perdu au Sahara entre Remada et Dhehibat. Jusque là, les réactions de nos médias et de nos politiciens sont plutôt timides et contrastent avec leurs réactions dans des contextes similaires.
Je ne vais pas les accuser, je n'ai ni le talent d’Émile Zola ni la certitude qu'ils ne vont pas se reprendre demain. Je précise juste que leurs attitudes sont étroitement suivies et mémorisées par ceux dont l'empathie est ubique et par tous ceux qui s'identifient à la victime.
Je ne demande rien à monsieur le président, il nous a toujours donné l'impression qu'il s'en fout des peaux basanées… et puis, le village floricole qui produit des roses, des tulipes et des glaïeuls au cœur du désert est trop loin pour son excellence !
Paix aux âmes de toutes les victimes. Toute la solidarité avec l'honorable peuple canadien, ouvert, tolérant et attachant.
Québec, on se souvient !