Avec les dernières dévaluations en cascade du dinars associées à la nouvelle dégradation savamment orchestrée de notre note souveraine l’économie tunisienne agonisante est désormais soumise à un blocus financier non avoué afin de bien signifier à ses dirigeants et au peuple tunisien qu'ils n'ont pas d'autre alternative que de se plier aux injonctions du FMI et des bailleurs de fonds ainsi que les fonds vautours qui cherchent à faire main basse sur nos entreprises publiques et ce qui reste de nos secteurs lucratifs; allons nous nous résigner à subir sans réagir un tel sort à l'instar du peuple grec ???
Certes, notre dette est non seulement insoutenable, mais elle est devenue ingérable du fait des politiques suivies depuis la révolution y compris par le gouvernement actuel qui en fait n'a fait qu'aggraver et accélérer l'engrenage fatal du surendettement suicidaire ainsi que les engagements avec le FMI que nous ne sommes pas en mesure d'honorer.
Pourtant ce même gouvernement - qui s'était engagé à prioriser le rétablissement de nos équilibres financiers et à lutter contre la corruption- refuse de concéder que faute de volonté politique aucune avancée n'a pu être enregistrée puisque la Tunisie se trouve objectivement en quasi faillite non déclarée selon les spécialistes tunisiens indépendants.
Mais rappelons-nous que d'autres pays ont réussi à s'en sortir ou à atténuer considérablement leur dette toxique par la volonté combative de leur peuple et de ses élites patriotes.
J'estime que c'est la reconduction des politiques économiques et financières de l'ancien régime qui est à l'origine de la crise et de l'échec de la transition économique et politique car une vraie transition suppose un changement de politique et non une simple alternance purement formelle au sommet de l'Etat.
Toutefois, Il est affligeant de constater à quel point il est difficile de capter l'attention de l'opinion publique sur cette question d'importance ainsi que sur les autres dossiers stratégiques associés qui pourtant engagent l'avenir de la Tunisie.
Il est vrai que les moyens d'information tunisiens sont peu enclins à médiatiser ce genre de dossiers faute de journalistes spécialisés sans compter leurs moyens humains et matériels limités.