Au royaume des esclaves, les destouriens -rcdistes sont les maitres !

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Le syndrome de l'esclave ( 1)

C’est l'histoire d'un esclave dont l'ironie du sort a fait qu'on lui brise ses chaînes et au fur et à mesure que les chaines se brisent son angoisse augmente, avant que la peur ne la rejoigne; la peur de l’inconnu, la peur de ne rien pouvoir faire …

Et comme la nature ne supporte pas le vide, comme disaient les sages, quitte à ce qu’elle soit remplie par des chaînes ! Notre esclave pensait qu'il perdra tout s'il perdrait ses chaînes. !

" L'esclave n'est pas celui qui porte les chaînes mais celui qui les accepte" , dit un jour Sembène Ousmane, grand cinéaste et brillant écrivain, qui passa sa vie à parler de libération , d'émancipation et de résistance , bref de tout ce qui ne sert à rien…

Oui , on ne nait pas esclave , on le devient !

C’est donc l'histoire d'un esclave dont le calvaire a commencé au moment où on lui ôta les chaînes, " et maintenant, que vais-je faire" ? Se demanda t-il.
C’est l'histoire d'un prisonnier qui au moment où on lui a ouvert la porte de sa cellule, hésita mille fois avant de franchir le seuil, " où m'emmène t-on ? Qu’est ce qui m'attend dehors ?!"

C'est la peur de la liberté, la peur d'être libre, et l'angoisse d'être maître de son destin!

L’important n'est pas de s'être débarrassé de ses chaînes, mais que faire sans ? Là est la question ! This is the question !

Ceux qui ont vécu sous une dictature parlent souvent du confort de la dictature !
Le confort sous la dictature c'est de se réveiller le matin et ne pas se demander "qu'est ce qu'on va faire aujourd'hui et que fera-t-on demain ? Du moment qu'il n'y a rien à faire sauf obéir et applaudir…

Le confort sous la dictature c'est de ne penser à rien et de ne pas réfléchir. Penser ça use et ça tue ! Alors à quoi bon gaspiller son temps et son énergie à penser quand on sait qu'une autre personne pense à notre place ? Qui réfléchit à notre place et qui décide de notre avenir à notre place ?

Quand vous vivez sous une dictature, le maître du pouvoir ne vous laisse jamais seul ! Le maître vous assiste dans tout ce que vous entreprenez ou ce que vous n’entreprenez pas.

Vous êtes guidés et téléguidés ! Le maître ne vous laissera jamais périr, parce qu’il vous nourrit juste assez pour que vous restiez en vie, juste pour l'applaudir et le remercier des miettes qu'il vous laisse pour un semblant de bien-être…

Une fois les chaînes brisées, un esclave se retrouve d'un coup livré à lui-même, il ne vit plus sous la protection de son maître, il est plus vulnérable puisqu'il n’appartient plus à personne…

La liberté se paie chère certes mais pour un esclave elle est surtout difficile à assumer et c’est là où réside la différence entre un homme libre et un homme esclave.

L'homme libre est celui qui est libre d'abord dans son jugement, dans ses opinions. Convaincu de sa liberté, on le rencontre souvent indépendant et non partisan bien qu'il se soumette aux règles sociales …

Sur le chemin de la liberté, l'homme qui a foi en sa dignité et en sa liberté trouvera sur son chemin les tyrans prédateurs qui, tels des vautours, des hyènes et des charognards, feront tout pour étouffer sa voix et briser son élan mais l'homme libre les combattra, il leur résistera, parce qu'il sait qu’il ne doit son salut qu’à lui-même et que le chemin vers la liberté est long, périlleux et plein d’obstacles à surmonter…

La liberté est une quête, elle incarne le couronnement de cet itinéraire initiatique, et pour y parvenir, il faut gagner toutes ces épreuves… La liberté ça se mérite, ça se vit, et cela l'homme libre le sait très bien !

Par contre l’esclave bien qu'il prenne le chemin de la sortie, commence à se poser des questions avant même que l’épreuve ne commence; il se retourne, regarde en arrière vers sa geôle, il commence à regretter sa gamelle, il regarde ses mains, il ne les reconnait plus sans les chaînes !

Dès que l'esclave commence son itinéraire pour recouvrer et retrouver toute sa liberté, son ancien maître, lui, en chef prédateur, va s'allier aux hyènes, et charognards de l'esclavagisme et tous vont changer de comportement et de discours tout en surveillant et en observant ce que fait l’esclave…

Ce sont des prédateurs, ils savent être patients et attendre le bon moment celui où l'esclave fera appel à ses anciens bourreaux, ils savent qu'il appellera au secours. Eux, qui n’ont jamais quitté les lieux ….

Ils connaissent bien ce pauvre esclave pour prévoir toutes ses réactions, n'est-il pas après tout leur produit ?

Finalement, l’esclave fait appel à ses anciens bourreaux, ses anciens geôliers. Il va regarder son futur à travers un rétroviseur. Il ne conçoit pas le futur, il vit dans le passé et c’est dans ce passé de la tyrannie de son maître ou de ceux qui ont pris la relève qu’il mourra, " Remettez moi mes chaînes et rendez-moi ma gamelle, je n’ai rien à foutre de la liberté ! "

Bref , « weklemna kiess » , les chaînes et la gamelle lui manquent tellement qu’il fait appel à ses anciens tortionnaires pour le libérer de son présent d'homme libre…

Voilà la raison pour laquelle aujourd'hui le tyran-bourreau, le maître d’hier se retrouve clean et innocenté après plus de 60 années de destruction massive et est présenté par ses esclaves comme étant avec son néo-Destour un messie !

Voila pourquoi pour beaucoup d'anciens esclaves devenus amnésiques, le futur passe par un retour au passe !? Et leur salut passe par ceux qui les ont rendus esclaves et ont causé leur perte ….

Oui les esclaves y croient dur comme … les chaînes.

Esclaves pourquoi avez-vous voulu briser vos chaînes ? ! Pourquoi vous avez scandé la liberté et la dignité pour après y retourner à vos chaînes ?! Et les voilà qui répondent :

" Nous n'avons rien brisé ! Ce sont des fous révolutionnaires qui ont tout bouleversé en voulant nous libérer de nos chaînes, on vivait bien, on n'avait pas de souci avec notre maître et son sous maître. On était bien et on vivait bien sous leur autorité…Ce sont les autres qui sont venu nous dire " vivez libres, dignes et ne vénérez que votre créateur "

« Nous aimons notre défunt maître, nous vénérons sa personne, ses images et ses statues et nous continuons de vivre avec son souvenir et si vous êtes Destouriens alors vous êtes nos maîtres…»

Voilà pourquoi chers ami€s au royaume des esclaves, les Destouriens -Rcdistes sont encore les maîtres !


Note

(1) texte retouché que je dédie à Asma Souissi et à tous ceux et celles indépendant€s et qui se battent pour la liberté, la dignité et la vérité.

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