Le moi entre mots et maux

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Entre existence et errance, l’homme vit une transe. Il essaye de rapiéceter son âme débridée en morceaux par le brin d’espoir en une escapade vers l’Idéal. Ce pauvre Homme qui a perdu le chemin de son retour et qui crève de nostalgie du passé.

Cet Homme qui est embrasé par la passion alors que son cœur est assoiffé de sang. Cette âme assez chétive et frêle qui fait de la chair d’autrui une lisse étoffe pendant les nuits froides.

De bric et broc, il se trouve au sein d’un champ labyrinthique. Il a vu une petite ouverture mais c’étaient des voies chimériques qu’il a tracées pour lui-même durant sa vie frénétique.

Au cœur de sa voie nébuleuse, il aperçoit des lueurs brèves, mais c’était qu’un rêve. Un rêve malin essayant de lui faire un câlin. Et encore cet homme expie en pleurant entre les bras des mots qui apaisent ses maux.

Il ne cesse point de contempler le ciel, il cherche sa mousseline blanche, blême dans la voie lactée. Entre les barreaux du spleen, il pousse un cri étouffé. Il crie plus fort, plus fort, plus fort… Mais ce n’était que le sang qui vibre dans sa gorge.

Le sang qui souille et les cendres qui crépitent se rencontrent. Il trébuche entre le sang et les cendres en levant son verre d’amertume au-delà de la table ronde de la vie. Hanté par le déboire exécrable et rongé par le sentiment du vide. Il ne vomit que de la haine au bord de la fontaine.

Mais quelle fontaine ? Il est naufragé dans une flaque visqueuse au sein du désert. Mais le vide reste encore et le néant demeure encore et le corps débute à se disséquer par le scalpel de l’ennui lunaire.. Et soudain… Il sentit une brise d’amour qui fait palpiter les lambeaux de son cœur.

Il se souvient d’un spectacle navrant qui l’exaspère. Il rampe dans les bois, près de son tombeau. Le voici, bras vengeur de sa détresse. Un souffle épuré d’amour expiré par une âme tourmentée. Cet Homme qui a cru que le bonheur est impossible à cause de son cœur indigne.

Cet Homme, perdu dans le mystère, il se libère de son rêve éphémère. Héritage sacré qui ne peut plus périr. La raison s’affermit, le doute est prêt à naître. Et voila, le pauvre est enlacé par les mots et son âme maintenant embellie, danse sur le rythme maniaque de sa « Mélanfolie ». Et en voguant entre les rimes chancelantes de ses maux, il danse avec sa conscience, on dirait l’oraison funèbre de son humanité.

Il cherche à fuir des mots, il essaye de fermer les oreilles pour qu’il n’entende plus rien, pour qu’il n’entende plus la voix douce de son instinct humanitaire. Le son le poursuit, le mètre de son existence tragique l’obsède et les rimes approfondissent sa fureur.

Il ne peut plus endurer la brûlure de sa sueur qu’il le guette partout. Il plonge dans un étang hermétique cherchant le plaisir féerique. Lointain, Lointain, plus loin…

Enrobé par les lettres, il contemple les ombres sélènes qui dansent, le soleil qui purifie sa moisissure et l’étoile filante emportée par le flux de la lumière et le reflux de l’obscurité vers le rivage de la renaissance.

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