Depuis les attentats de Paris, nous assistons à un retour en force des préjugés orientalistes sous couvert d’expertise et parfois (malheureusement) d’analyse scientifique, selon lesquels le « malaise de la jeuneuse arabe » se traduirait par une identification massive aux entreprises mortifères des assassins de Daech. En somme, la « génération Daech» aurait succédé à la génération « Al Qaeda »… Par réaction à la domination occidentale, les jeunes arabes se jetteraient dans les bras de Daech, ou exprimeraient à une certaine sympathie son égard.
En France, cette vision orientaliste se traduit par une association abusive entre ce que l’on appelle « le malaise des banlieues » et « l’engagement jihadiste». Selon, ces experts, la crise de l’intégration, le racisme, les problèmes socio-économiques dans les quartiers populaires conduiraient une partie de la jeunesse musulmane de France à épouser la « cause de Daech».
Toutes ces analyses caricaturales, culturalistes et misérabilistes redeviennent à la mode en ces temps troubles. Tout en prétendant éviter les amalgames, elles contribuent, au contraire, à les renforcer, y compris avec la « bonne intention » d’expliquer le phénomène terroriste.
Ces experts, ces sociologues ou politologues oublient un peu vite que lorsque la jeunesse des banlieues a voulu exprimer sa « colère légitime», elle l’a fait en brûlant des voitures ou des biens matériels et non des hommes et des femmes. Somme toute, un registre de violence classique, comparable à la « colère paysanne » ou à la « colère ouvrière » qui n’ont absolument rien à avoir avec le terrorisme et encore moins avec ces clowns de la mort, qui ne sont emblématiques ni des banlieues de l’Hexagone, ni de la jeunesse musulmane de France.
Monsieur et Mesdames les experts, par souci de salubrité publique, arrêtez de faire des raccourcis simplistes entre « malaise arabe » et terrorisme, ou pire, entre « malaise des banlieues françaises » et « jihadisme mortifère».
Ces clowns de la mort ne représentent qu’eux-mêmes !