C’est un monument de l’Histoire tunisienne qui a rejoint aujourd’hui le Paradis des Justes. Son parcours personnel se confond totalement avec celui de la Tunisie indépendante :
- L’Histoire d’une jeunesse rebelle qui refusait la dérive autoritaire d’un régime prétendument moderniste et qui prétendait faire le bien à la place du peuple ;
- L’Histoire de Tunisiens et de Tunisiennes qui n’ont pas hésité à sacrifier leur confort personnel pour défendre la justice sociale, l’égalité citoyenne et une véritable démocratie qui ne serait pas simplement théorique ;
- L’Histoire des victimes de la dictature qui ont croupi dans les prisons du régime et qui n’ont pourtant jamais revendiqué le moindre statut de martyr ou de héros ;
- L’Histoire des intellectuels indépendants qui ont toujours refusé d’être des intellectuels de Cour ou de Palais ;
- L’Histoire de Juifs tunisiens qui se sont toujours battus pour la liberté et l’indépendance du peuple palestinien ;
- L’Histoire des Résistants de la première heure et non de la 25ième heure qui ont continué à résister avant, pendant et après la Révolution de 2011 refusant les honneurs du pouvoir d’État.
- L’Histoire d’un Tunisien tout simplement que je suis fier d’avoir rencontré et que je regrette de ne pas avoir davantage connu.
En tout cas, une chose est sûre : c’est que même là-haut, Gilbert Naccache alias « Papi » fera entendre sa voix de résistant tunisien éternel, afin que le Paradis soit encore plus juste. Dieu, les anges ou le Grand architecte de l’Univers ne vont pas dormir tranquilles !
Fraternellement.