En analysant les résultats des dernières élections en Tunisie, une certaine « élite » crie et pleurniche : « Nous sommes les victimes du populisme ». Cette interprétation, superficielle de son échec traduit sa volonté d’éclectisme d’un concept souvent galvaudé.
En effet, elle utilise ce concept dans sa seule définition de « dénigrement de l’élite pour flatter le peuple », ce qui la dispense de toute autocritique qui pourtant lui serait très bénéfique. Surtout que l’histoire de notre pays est jalonnée par les défaillances de l’élite, plutôt que de celle du peuple, à qui elle a usurpé une véritable existence citoyenne.
Une élite qui d’abord, inapte à tenir sa posture correctement, n’assume pas ses engagements et responsabilités, pour finalement se réfugier dans le déni de ses fautes et la stigmatisation du peuple.
Dans la réalité ce sont les faits qui la discréditent. Sans être exhaustif on peut citer brièvement les exemples suivants : Choix économiques et sociaux erronés, manque d’imagination, népotisme, culte de la personnalité, langue de bois et démagogie, propagande, fuite de capitaux, clientélisme, trafic d'influence et corruption : Un système instauré depuis l’indépendance, idéalisé et entretenu même après 2011 !
Il Faudrait que cette « élite », se dise que « populisme » veut dire aussi retour au peuple, pour réfléchir le réel et lui trouver des solutions qui s’y adaptent. Les résultats des dernières élections ont révélé une conscience populaire dépassant celle de cette « élite » en replaçant au cœur du débat, la lutte contre la corruption, l’application de la loi et une meilleure répartition de la rente sociale.
Se ressourcer auprès du peuple, diagnostiquer leurs vrais besoins pour déceler une vision et une stratégie efficace ne peut qu’être bénéfique pour le pays et le maximum de ses concitoyens. De ce fait au « populisme » dans ce sens positif, nous disons oui et encore oui.
Continuer à vivre dans des fantasmes, de sombres théories est confortable, mais non productif. S’autoproclamer « élite » dans une dictature c’est facile, il suffit de s’imposer par la force et de monopoliser le « dire », l’ensemble des opportunités et « la décision ».
En démocratie, cela se mérite et s’entretient et exige de repenser la réalité avec rigueur et discipline. Le pays a besoin d’une vraie élite, productive de pensées, émancipatrice des énergies de tous, assumant son rôle d’éclaireur, trouvant des solutions et non des coupables aux problèmes qui se posent.