Journal de la Révolution tunisienne - Août 2012

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2 août
Je suis de plus en plus convaincu que les diverses luttes et autres polémiques tunisiennes postrévolutionnaires, allant de la question de "l'identité nationale", la "laïcité", les "libertés individuelles", à "l’indemnisation des victimes de la dictature", la "montée du salafisme", l'affaire du "Niqab" et du "drapeau", en passant par "Ni Dieu, Ni maître", "Persépolis", le rôle "d'Al-jazeera" et du "Qatar"... Je suis de plus en plus convaincu que tout cela n'est qu'un écran de fumée qui cache les vrais enjeux... la vraie lutte… La lutte de classes…

13 août
Autant il est ridicule, dogmatique et malsain d'exiger d'un gouvernement postrévolutionnaire des résultats immédiats en matière de "développement", de "création d'emplois", etc. ; autant il est indispensable et obligatoire pour un gouvernement postrévolutionnaire de prendre des décisions hautement symboliques, marquant la rupture radicale avec l'ancien régime... C'est à ce niveau... et seulement à ce niveau, que le gouvernement de la Troïka est critiquable en Tunisie... Et c'est à ce niveau, que le gouvernement élu en Égypte, vient de réaliser un acte fondamentalement révolutionnaire, en coupant la tête à l'ogre militaire... Et Dieu sait le poids de cet ogre en Egypte... Bravo Monsieur Morsi…

14 août
13 août (fête de la Femme en Tunisie)... à contre-courant(s) (1):

Bourguiba a instrumentalisé la "question de la femme" pour en faire un discours de légitimation de son pouvoir…

Ben Ali a instrumentalisé "les acquis modernistes de la femme tunisienne" pour en faire une légitimation de l'horreur…

L'Histoire, ainsi que mon expérience occidentale, m'ont donné une certaine méfiance et un brin de scepticisme à l'égard des "petites causes"... À la liberté de la femme, par exemple, je préfère la Liberté de l'Homme... non déplaise à une certaine "élite bien pensante et bien féministe", qui se souciait au temps de Ben Ali des "menaces de régressions du sacro-saint statut de la femme" pendant qu'au Ministère de l'intérieur, des hommes se faisaient défoncer l’anus à coup de barres de fer et autres objets barbares, dans le silence et la complaisance... C'était de bonne guerre dit-on!

13 août (fête de la Femme en Tunisie), à contre-courant(s) (2) :

J'ai considéré dès le départ que la revendication d'une Constituante était un double piège pour la Révolution. D'abord, un piège de la part de la contre-révolution ; celle-ci visait à en faire une véritable diversion destinée à contrer toute mise en œuvre des objectifs de la Révolution. Ensuite, un piège tendu aux islamistes par leurs adversaires de gauche et de droite ; car ces derniers pensent que sur des questions purement idéologiques ils vont réussir à les coincer et à les laminer.

Le déroulement des évènements depuis le 23 octobre me réconforte dans ma position. Les débats et ébats du microcosme politique tunisois est à mille lieues des vraies aspirations du "petit" peuple, portées par cette révolution... ce petit peuple ne se pose pas, tous les matins, la question sur les différences entre "égalité" et "complémentarité"... et autres questionnements d'ordre juridictionnel et linguistique que la rédaction d'une constitution nécessite... Encore faut-il espérer que les mentalités changent dans une société donnée à coup d'actes de lois, fussent-ils l'émanation d'une Constituante librement et démocratiquement élue…

Les questions de fond ainsi que les valeurs centrales dans une société, ne se règlent pas à coups de lois... elles relèvent plutôt de la culture et de l'éducation... domaines de longue haleine et de construction collective…

Mais notre "élite bien pensante", préfère au plaisir intense et prolongé, les masturbations effrénées et volées…

13 août (fête de la femme en Tunisie), à contre-courant(s) (3) :

Propos misogynes à l'usage des hommes…

J'aime les femmes, les respecte les adore même…

Je les adore tellement que ma vie fut loin d'être un "long fleuve tranquille"…

J'aime leur compagnie, leurs voix, leur douceur, leur parfum, leur délicatesse, leur mystère... Oh ce mystère pour la découverte duquel nous avons passé des années de notre jeunesse à rêvasser... J'avoue tout de même que c'était à l'époque où les femmes avaient beaucoup de mystères…

J'aime les femmes, les respecte les adore même…

Mais de là à les couvrir d'éloges, de fleurs et d'hypocrites égards... il y a quand même des limites ! Car figurez-vous que parmi elles, il existe des bêtes et stupides, des méchantes, des salopes, des sadiques... tout comme chez les hommes d'ailleurs, avec la malice, l'artifice, la comédie en plus... peut-être…

J'aime en elles aussi, cet être paradoxal... par exemple, les femmes aiment rire et aiment qu'on les fasse rire, et pourtant elles n'ont aucun sens de l'humour... vas comprendre ! Nos plaisanteries, nous les hommes, avec elles, tournent le plus souvent au vinaigre…

Oui, autre chose qui me fascine chez elles : comme les ordinateurs (anciens) elles ont des mémoires vives relativement faibles, au point de les considérer comme étant tête-en-l’air... mais une mémoire interne capable de retenir contre ton gré et à tes dépends le moindre détail que tu as du raconter pendant la magie d'un instant romantique et de transparence absolue, et dont tu en a oublié l'existence même... elles sont capables de te le sortir ce détail-là, où tu t'attends le moins... il sera d'ailleurs comme plein d'autres détails un épais de Damoclès sur ton coup ad vitam æternam…

Alors lorsqu'elles évoquent échaudées par un état passager de militantisme névrotique la "question de l'égalité parfaite", je n'ose réprimer un petit sourire : c'est que cette revendication est au fond contre elles... elles ont déjà tout ou presque... toute égalité parfaite risquerait de réduire de leurs innombrables acquis... Je vous rappelle que lorsqu'un homme se lie à une femme, il lui donne tout... jusqu'à la clé de sa cage dorée (dorée du moins au début) et même quand il oublie de tout donner, elle le lui rappelle d'une manière ou d'une autre... la seule consolation de cet homme est que sa mère et ses sœurs (femmes elles aussi) ont fait pareil avec leurs maris et que ses filles ferons la même chose par la suite... C'est ainsi depuis la nuit des temps…

J'aime les femmes, les respecte les adore même…

Je les adore tellement que ma vie fut loin d'être un "long fleuve tranquille"…

Chut ! Ne le dites surtout pas aux femmes…

19 août
Aïd et Révolution…

Remercions le Tout-Puissant de nous avoir permis de vivre cet instant de bonheur de l'Aïd dans une Tunisie enfin Libre… oui Libre…

Que cet instant de bonheur soit l'occasion de la transparence des cœurs… l'occasion de faire jaillir l'enfance qui est en nous…

Ce serait dommage… mille fois dommage de faire de ce déferlement de femmes et d'hommes de tous âges l'occasion des démonstrations de force destinées à rendre malheureux les adversaires politiques… Car toute la force, si vous le savez, est dans la joie partagée avec l'Autre…

Rappelons-nous enfin, qu'un adversaire politique n'est jamais un ennemi… La nuance est grande, et les conséquences de son absence sont néfastes… pour nous d'abord…

إِنَّ اللَّهَ لا يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى يُغَيِّرُوا مَا بِأَنفُسِهِمْ

C'est là, la définition la plus profonde du sens de la Révolution…

28 août
Enfin Tunis… après un long voyage… très long…

28 août
Les 7 piliers de la dictature, furent sous Ben Ali : la police, la justice, l'administration, le capital, l'éducation, les médias et la culture.

Aucun gouvernement postrévolutionnaire, y compris lorsqu'il est démocratiquement élu… j'allais dire surtout lorsqu'il est démocratiquement élu, n'aura l'entière légitimité que s'il procède à une destruction totale de ces piliers pour en construire de nouveaux…

Dans ce domaine, les hésitations, les tergiversations, les non-dits et les déclarations à demi-mots ne font que pourrir une situation déjà précaire… et cela finira par octroyer aux "rats" de l'ancien régime le droit au retour sur scène… Cela est alors pire que la trahison!

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