La rencontre historique entre Raul Castro et Barak Obama a été l’occasion d’un grand moment de communication politique de part et d’autre. Mais ce fut aussi l’occasion pour certains partis de manipuler et interpréter les images.
Si Raul Castro n’a pas apprécié les attaques de la presse vis à vis des prisonniers politiques, l’image qui a fait jaser est celle du bras levé bizarrement d’Obama :
Les médias américains trouvent cela plutôt comique. Les médias cubains n’en font que peu état. Mais en France, on trouve des interprétations diverses, la pire étant le délire de l’UPR, ce parti devenu le repère des conspirationnistes de tous bords. Pour eux c’est « Raoul Castro (qui) vient de déjouer la gestuelle dominatrice habituelle des présidents américains ». Oui, vous ne rêvez pas… surtout si vous lisez l’article. Non, je ne mettrai pas le lien, ça serait trop d’honneur.
Evidemment, les séances photos de ce genre sont le moment de faire de l’image. Obama tente de redorer son blason. Castro veut montrer qu’il a fait plier le voisin qui abandonne son embargo. Mais à analyser la vidéo, on voit Obama s’approcher pour la classique accolade faussement fraternelle et Castro lui saisir immédiatement le bras pour un geste beaucoup plus démonstratif, à la Lider Maximo. Obama résiste sans oser bloquer son hôte. L’accolade est un classique de la communication politique et Obama profite en plus de sa taille pour cette image. La petite tape de la main est utilisée souvent par tous les leaders politiques lors des rencontres, surtout les plus expansifs. Berlusconi avait subi un échec dans cet exercice par…. Michèle Obama. Sarkozy a donné de cela avec Angela Merkel. Mais personne pour dire qui faisait une gestuelle dominatrice dans ce cas. En France, on a aussi l’accueil sur le perron de l’Élysée avec la descente des marches ou pas qui procure une jouissance à tous les commentateurs.
Par contre, on a vu moins de monde analyser cette ouverture essentiellement commerciale et qui vise aussi à isoler la Russie de Poutine dans ses relais internationaux, tout autant que reprendre pied dans l’Amérique Latine.
Cela dit, il reste beaucoup de chemin à parcourir et Cuba ne deviendra pas le vassal des USA tout de suite. On peut quand même s’inquiéter de la libéralisation économique du pays, qui peut accélérer les inégalités sans pour autant amener la liberté d’expression dont a besoin le peuple cubain. On a vu, par le passé, comment les géants économiques des USA peuvent être les relais politiques de l’impérialisme américain (Chili, Argentine, Vénézuela). Obama essaye surtout de laisser une autre marque dans l’histoire que celle d’un mauvais diplomate, expéditeur de Drones tueurs.