Patrick Buisson. Signe du bélier, dernier décan. Ex-conseiller de Sarko, alias El Lider Mínimo, spécialiste en interlopes.
Dire que le gars Buisson a besoin d'un pied de biche pour violer votre intimité serait fantaisiste. Un simple enregistreur lui avait suffi pour pirater les « confidences » de Sarko et de ses conseillers en 2011. Enregistrements qui s’étaient retrouvés, on ignore comment, sur la place publique, avec un joli scandale à la clé. Récidivant, le voici à nouveau occupant l’espace médiatique avec la sortie d’un livre explosif, « La Cause du Peuple », où il est beaucoup question de son ex-employeur Nicolas Sarkozy, ce dont Minimus n'avait pas besoin en pleine guerre des primaires à droite et une bataille judiciaire très handicapante.
Portrait d’un facho pas ordinaire :
Né un 19 avril, au cœur du printemps, son corps et son esprit n'ont jamais quitté l'hiver. Un drôle de pedigree le gnace : une ligne droite dans un esprit torve. Trousse-pète d'un père ingénieur EDF, militant de l'Action Française et grand apologiste de Maurras, fiston ne peut échapper à son destin. A l'âge où la jeunesse pratique l'onanisme avec vigueur, Patrick a déjà des sujets plus bandants à branler et s’adonne avec fanatisme à la détestation du bougnoule et du communiste. Si d'aventure le « bicot » est « rouge », ce n'est que du bonus !
En refusant, dans son lycée, d'observer la minute de silence en mémoire des victimes d'un attentat meurtrier de l'OAS, il montre à papa qu'il est le digne successeur de la lignée de l'ordre de la cagoule. En 1968 il s'opposa de toute la force de ses bras pas musclés au Mouvement du 22 mars. Tous des juifs allemands, l’horreur absolue !
N'allez pas penser que le personnage est un brétailleur à la façon d'un Longuet, un Madelin ou d'un Devedjian, ce serait erreur, puisque dès la fin de ses études il quitte le militantisme pour se consacrer à l'enseignement. Apostolat qu'il exerce durant quelques années avant de s'orienter vers le journalisme. Buisson est un serpent : la reptation reste son moyen de déplacement naturel et quand on s’y attend le moins, hop !, il vous plante les crocs !
C’est un historien, un analyste, un homme de réflexion, un journaliste qui, de Minute au Crapouillot, passant par Valeurs actuelles et LCI n’a cessé de professer l'unification de l'empire droitier, autant dire faire renaître un grand Etat fasciste. Chose qui, observée à la lumière de l'actualité – compte-tenu de la position qu'il occupait, lui et d'autres du même acabit, dans l'équipe de Sarko – lui donnait de facto le statut de « visionnaire », puisqu'il déclarait – en 1986 ou 87 : « Le Pen, le RPR et le PR, c'est la droite. Souvent, c'est une feuille de papier à cigarettes qui sépare les électeurs des uns ou des autres ».
Citons pour la postérité son torche-cul, écrit en collaboration avec Pascal Gauchon, verrat bien connu de Défense de l'Occident et d'Ordre Nouveau, « OAS, Histoire de la résistance française en Algérie », préfacé par un artiste du gourdin, Pierre Sergent.
Son parcours dans la presse et dans les médias l'ont persuadé que pour avoir des bons légumes il fallait le bon terreau. Le voici lancé dans le « conseil aux hommes politiques ». Après Jimmy Goldsmith, pendant un temps, on le retrouve dirigeant les campagnes de Philippe de Villiers, aux européennes de 1994 et présidentielle de 1995, labourant du souverainisme à fanions déployés.
Ensuite ?... Que du fulgurant ! Il vend du service. A Madelin, évidemment ! Mais aussi à Bayrou, puis dirige et anime, en association avec les directeurs des instituts de sondages, à partir de 2 000, la page « Opinion » du Figaro… On passe rapido parce que l'oiseau à plus d'une plume à son cul !...
Pour faire succinct, c'est en 2005 que Sarko, alors ministre de l'intérieur, le repère et le déclare conseiller. C'est ce même marlou que Sarko a décoré de la Légion d'honneur en 2007. C'est encore à lui que le pays doit la création du ministère de l'identité nationale et l'idée d'aller chourer du vote chez ses collègues du Front National en élaborant le discours sécuritaire…
Toute peine méritant salaire, Patrick Buisson a, en outre des menus services rendus au châtelain, facturé à l'Élysée un total de 130 autres factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages, pour un montant de 392 288 euros. Épinglé par la Cour des comptes, le total de ses prestations a atteint la somme de 1,5 million d’euros pour l'année 2 007.
A quoi bon se péter le jonc en jouant au loto !...