Chasse, pêche, nature et traditions. Je vous rassure, je ne jacte pas de ce parti microbien qui se bat pour l’inaltérable à coups de cannes à pêche et de chevrotines. Je pense à ce qui va arriver en Hexagonie dimanche prochain, au second tour de scrutin présidentiel, avec l’abstentionnisme. L’urne va se sentir si abandonnée, qu’on risque de supprimer l’isoloir, tant l’air de parenté entre les partisans des deux finalistes va ressembler à une réunion de famille.
Ah, les Grandes Familles !
Pour l’heure, nous sommes au 1er mai et on fête le travail, ce qui signifie la fête des esclaves, selon l’évangile de la Sainte Oligarchie, avec muguets, risettes à la con et les discours lénifiants pour un entubage collectif grandeur nature.
Le 1er mai est avant tout le triomphe sanglant du capitalisme sur le peuple. De sa barbarie, de son emprise sur la « masse » asservie. Le premier qui lève un doigt pour revendiquer la moindre poussière de « bonheur » aura la tête tranchée et se retrouvera de fait dans le charnier dans lequel on entasse le surplus, quand la pioche ne suffit plus pour creuser des tombes individuelles !
C’est la kermesse des charognards. Pendant que le peuple défile sous les balcons des grandes villes, pour revendiquer de la justice et rappeler quelques points d’histoire sur l’iniquité de la haute, la haute se tient tout au sommet, se tenant les côtes, applaudissant à tout rompre au passage des banderoles, portable en main pour rassurer les complices à travers le monde : « tout ceci n’est que feu de paille, mon cher ! »…
Qui connaît la vraie signification du 1er mai ? Combien savent qu’ils commémorent la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick de Chicago (USA), pour l’instauration de la journée de huit heures ? Que lors du meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket, au cours duquel une bombe tua huit policiers, huit anarchistes furent arrêtés dont quatre furent pendus, avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893 ?...