Il y a 150 ans, la Commune de Paris allait écrire une page sanglante de l’histoire de notre pays, en même temps qu’elle soulevait une vague d’espoir jamais concrétisée par la suite, sauf, dans l'esprit, l’intermède espagnol de 1936 à 1939 pendant la guerre civile. Du sang et de la terreur au menu.
Depuis des générations, tous les ans, à date ponctuelle, on célèbre sa mémoire à grands coups de sniff-sniff, répandant mouchoirs en papier sur les trottoirs, après avoir essuyé des yeux irrités et des tarbouifs dégoulinants.
Dire que cette dépense d’énergie m’a toujours gavé, tout autant que la distribution de tracts à la sortie des bouches de métro, ne donne qu’une petite idée de l’état dans lequel cela me plonge. Ni utile ni agréable. Et très frustrant.
Avant la Commune, je fais vite, ce fut la révolte des canuts à Lyon en 1831 ; et avant encore - bien avant - Spartacus et « ses » parias – 73 avant J.-C. - donnant pendant trois ans du fil à retordre à l’Empire romain pour une crucifixion massive.
Après ça, plus près de nous, les marins de Kronstadt, en 1921, dénonçant la dictature bolchevique et se faisant larder, tout pareil que les communards précédemment. N’oublions pas, lors de cette période de dictature du « prolétariat » naissante, l’attitude néfaste des bolchos à l’égard de Nestor Makhno et de son armée ukrainienne, souvent alliés du nouveau pouvoir contre les « russes blancs » et sitôt trahis, massacrés par ce même pouvoir, dont le bras armé n’était autre que feu Léon Trotsky, que certains nous présentent dans le milieu politique français actuel comme un angelot ! Je t'en foutrais !
Comme on le voit, les occasions de célébrer une tragédie ne manquent pas ! En fait on ne célèbre que des défaites ouvrières, au fur et à mesure que le monde s’enfonce dans le chaos et le totalitarisme.
En vérité j’en ai franchement marre de ces « festivités » ponctuelles qui endorment plus qu’elles n’éveillent !
En 1945 nous pensions que le ventre de la « bête immonde » avait été rendu infécond. Or, avec une certaine distance, on s’aperçoit avec horreur que ceux qui avaient œuvré à rendre stérile le nazisme, s’enrichissant au passage, sont les mêmes qui aujourd’hui poussent à la gouvernance globale, à l’eugénisme et à l'effacement de toute volonté…
Alors, nos petites manifs de célébration annuelle, non seulement ils s’en tamponnent, mais ils les encouragent pour développer plus de désordre dans les esprits.
Plus un pays est acculturé, plus il est facile à manœuvrer.