« Nous savons que nous allons vers la mort et, face à cette occurrence inéluctable, nous n'avons qu'un instrument : le rire. » Umberto Eco
Considéré comme l’un des pères fondateurs de la sémiotique, il s’est éteint à l’âge de 84 ans.
Né à Alessandria (Piémont) en 1932, docteur en Philologie et Lettres de l'Université de Turin (1954), où il enseigna (ainsi qu'à Florence, Milan et Bologne), Umberto Eco est décédé ce vendredi 19 février, annonce La Repubblica.
Il est auteur de nombreux romans et essais et récipiendaire de multiples prix, notamment en Italie, en France et en Espagne. Il était sans conteste un homme à fables. Plusieurs romans en témoignent, depuis qu'il avait publié, à la veille de ses cinquante ans, le premier d'entre eux, « Le nom de la rose », traduit en une trentaine de langues, et qui a fait de lui une des premières fortunes personnelles d'Italie.
Le pionnier de la sémiotique
Eco, avant cette parution, était déjà une célébrité. Dans les milieux intellectuels de l'Ancien comme du Nouveau Monde, il était considéré comme le pionnier génial d'une science en cours d'élaboration, la sémiotique, vouée à l'analyse des signes, et dont il fut, dès la fin des années cinquante, avec Roland Barthes, Greimas et quelques autres, l'un des pères fondateurs. C'était l'époque où il était la coqueluche des universités où il allait répandant sa brillante et savoureuse parole, en attendant de réunir la plus abondante collection de doctorats honoris causa qui soit.
Universitaire et érudit reconnu pour ses études sur la scolastique médiévale et la sémiotique, Umberto Eco connait un succès fulgurant en 1980 lorsque parait son premier roman "Le Nom de la rose". Un roman "policier médiéval", popularisé par le film de Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery, à la lecture pourtant ardue et qui met en scène les théories de l'auteur. Huit ans plus tard, "Le Pendule de Foucault" connait lui aussi un important succès public.
"Umberto Eco, un des intellectuels les plus célèbres d'Italie est mort", indique sur son site le Corriere della Sera, à propos de cet homme qui était une vraie star dans son pays.
"Le monde perd un des hommes les plus importants de sa culture contemporaine", affirme pour sa part La Repubblica sur son site.