Violence et vandalisme dans nos stades où va-t-on ?

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Les violences et le vandalisme ne sont pas l'apanage des stades tunisiens. C'est en Angleterre que le phénomène appelé hooliganisme a débuté en 1960 et a pris de l’ampleur.

Les hooligans, qui signifie « racailles » en anglais, sont des individus qui agissent en groupe par le biais de la violence, afin d’exprimer leur mal être social.

Leurs principales cibles sont d’autres groupes qui ne se distinguent d’eux que par le fait d’être des supporters d’une autre équipe de football. Le phénomène du hooliganisme s’est surtout développé dans ce milieu. En effet, ce sport a toujours été davantage médiatisé que les autres disciplines telles que le rugby ou le tennis.

Ce fait social, qui a malheureusement dégénéré et entraîné de nombreux drames, a fini par faire parler de lui, amenant des décisions de justices et politiques pour essayer de faire disparaître cette concentration de violence.

En France, le hooliganisme tel que l’on peut l’apercevoir en Angleterre n’existe pas vraiment. Seuls quelques clubs ayant un palmarès respectable dans le milieu du football possèdent des hooligans.

Le supporter du sud de la France est plus proche du modèle italien, où l’on constate une plus grande présence des Ultras, tandis que les supporters du nord de la France ressemblent plus au modèle anglais, on y recense d’ailleurs de nombreux cas de violence (Paris Saint Germain notamment).

Les hooligans apparaissent en France principalement lors des années 1980, ils sont représentés par des jeunes skinheads rejetant la gauche au pouvoir et cherchant de nouveaux adhérents dans les stades, et ainsi grâce à la médiatisation de ceux-ci, de se faire remarquer (saluts hitlériens).

En Tunisie, à l’origine, les supporter tunisiens étaient non violents, ce sont des supporters méditerranéens, comme on peut les imaginer. La tribune est particulièrement colorée, l’ambiance est chaude et anarchique, de petites bandes rassemblées par quartier chantent, en s’aidant d’instruments traditionnels tels que les tambourins ou les derboukas.

Les chants suivent essentiellement l’évolution du score sur le terrain. Les influences étrangères sont très présentes : les chants sont en arabe mais également en français, en italien, voire en anglais. Dans un virage comme celui de l’Espérance, on trouve des drapeaux et des maillots de la Roma, de Lens, de Galatasaray, de Ferrari, etc. Bref, de tout ce qui est rouge et jaune. La Roma est omniprésente et un des chants de base est tout simplement « Roma », Taraji ya dawla Taraji ya Roma comme si l’EST était complètement identifiée à la Roma.

A Sfax, il existe un phénomène identique, quoique moins marqué, avec la Juventus.

Dans un pays très contrôlé par les forces de l’ordre, les stades ont été un des lieux de friction et de confrontation, étant donné qu’ils font partie des seuls endroits de regroupement de foule et de défoulement collectif.

Les éventuels incidents sont spontanés et concernent surtout le déroulement du match. Les bagarres entre supporters et forces de l’ordre découlent généralement de cela. Par ailleurs, les fumigènes et les feux d’artifices étaient d’abord interdits, les policiers présents en bas de la tribune n’hésitaient pas à monter dans celle-ci pour interpeller les fautifs, quitte à déclencher des bagarres générales avec le reste des supporters.

Cependant, un certain tournant grave et sanglant a eu lieu en 1999, avec le drame de Béja, le club local accueillait l’Espérance de Tunis pour une demi-finale de Coupe de Tunisie. Plusieurs jours avant le match, la tension est déjà perceptible. L’EST n’est pas seulement le club de la capitale, elle était aussi à l’époque assimilée directement au pouvoir du Président de la République Ben Ali, puisque le président du club d’alors, Slim Chiboub, est son gendre.

En outre, les autorités locales prirent la décision curieuse, au nom des valeurs sportives, de ne pas séparer les supporters. Le match dégénéra en émeute liée à des motifs sportifs et donc politiques. A priori, les supporter béjaouis auraient attaqué à coups de pierres leurs homologues espérantistes.

Le bilan officiel fut de 3 morts et un silence fut fait autour des évènements. En réalité, on parle de 21 morts parmi les fans des 2 camps et même chez les policiers, sans compter des dizaines de blessés.

Le phénomène de la violence dans nos stades a pris, ces dernières années, une ampleur telle qu’il devient plus qu’urgent de s’y pencher sérieusement. Presque à chaque rencontre, on entend parler d’actes de violence et de vandalisme avec parfois des excès qui dépassent l’imaginaire.

Il s’agit d’un phénomène de société très grave, il nuit au développement du pays et à la sécurité des individus. Alors, quelles sont les causes qui poussent les supporters à user de violence dans les stades ? Et quelles sont les solutions ?

D’abord, les raisons qui poussent les jeunes à avoir un comportement agressif lors des rencontres de football sont liées, à la tricherie et à la corruption dans le milieu footballistique. Elles sont également liées à la mauvaise gestion des clubs et à l’inadéquation des infrastructures sportives. Ensuite, l’arbitrage est cité comme principale cause du déclenchement de la violence lors des matchs de football.

Enfin, le hooliganisme est essentiellement dû aux problèmes sociaux, économiques et politiques, au chômage, au manque de moyens de loisirs et d’évasion… Le stade étant le seul lieu où les jeunes peuvent exprimer, extérioriser leur désarroi, les dégâts matériels se chiffrent par milliards.

Les amendes payés par les clubs ne donnent rien, plutôt si ! L’augmentation de cette même violence et les caisses des fédérations de plus en plus bien remplies. La fédération vient a titre d'exemple de condamner l'Espérance à payer 2000D pour jet de fumigènes lors du dernier derby.

Les Medias toujours à la recherche du sensationnel et du buzz, loin de calmer le "jeu " contribuent à chauffer les esprits en exagérant les enjeux moyennant des titres et des commentaires du genre " le match de la dernière chance " ," vaincre ou mourir " telle équipe a reçu une correction , défaite humiliante ,le match de la revanche.

Les responsables sportifs des clubs censés avoir de l'expérience, au lieu de calmer les esprits des jeunes joueurs donnent souvent le mauvais exemple en effet, il n’est pas rare de les voir descendre sur le terrain fustiger l'arbitre et les juges de touches, faire des déclarations fracassantes pour dénoncer un arbitrage partial, parler de Mafia, de crime organisé ,du championnat de la honte , s'attaquer à la fédération , menacer de quitter la compétition.

Certains entraîneurs ne sont pas en reste, on les voit s'attaquer à l'arbitre, proférer des insultes pour masquer leur insuffisance et expliquer la défaite de leurs équipes en se défaussant sur l'arbitrage qui les aurait lésés d'une victoire et aurait influencé le résultat.

Faouzi Benzarti, grand entraîneur pourtant d'un certain âge, s'est illustré par son comportement antisportif belliqueux, agressif et bad looser .

La fédération et le ministère de tutelle sont complètement dépassés et ont montré leur impuissance.

Pour sauver notre sport, des mesures rapides et énergiques doivent être prises. Le gouvernement doit prendre au sérieux ce phénomène qui menace nos stades et nous prive de supporter dans la quiétude nos équipes préférées.

Les autorités doivent prendre au sérieux la violence dans les stades :

- Il faut encadrer les équipes sportives et les responsabiliser.

- Les dirigeants sportifs doivent jouer pleinement leur rôle d'encadrement et d'éducation des jeunes dans le respect de la charte sportive, ils doivent être sévèrement sanctionnés en cas de défaillance.

-Il faut sécuriser les stades et mieux surveiller les supporters par des caméras, repérer les fauteurs de troubles, les ficher et les empêcher d’accéder aux stades.

-Il faut adopter une loi qui interdit ces actes en appliquant des peines sévères aux contrevenants.

-La presse doit continuer à travailler dans le sens de la formation, de l’éducation et de l’information du public, des joueurs, des encadreurs et des dirigeants sportifs. Cette action de la presse va servir à sensibiliser tout ce qui a attrait à l’environnement du football.

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