Les Tunisiens assistent depuis 2013 incrédules à l'ascension fulgurante de Hafedh Caïd Essebsi. Inconnu sur la scène, Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la République, a réussi en peu de temps à faire main basse sur Nidaa Tounes, Sans fonction précise à la naissance d’un mouvement cristallisé essentiellement autour de la figure de Béji Caïd Essebsi, Hafedh intègre rapidement le comité exécutif et se prévaut d’une légitimité a la fois filiale et politique.
Bien que n’étant pas un membre fondateur de Nidaa, il affirme faire partie de ceux qui avait mis en place le système qui devait le porter à la magistrature suprême. Placé au tout début de la naissance du parti a la tête de son comité de structuration, ce qui lui permit de mettre la main sur la base du parti, il est promu à la tête d’une commission politique où il avait réussi à placer bon nombre de ses hommes à la tête de postes clés de Nidaa.
Mais c'est au congrès très contesté de Sousse qu'il fut promu en fait à la tête du parti grâce à l'immiscion directe et anticonstitutionnelle de son père alors président de la République qui avait nommé douze membres parmi ses fidèles , tous acquis à Hafedh pour diriger les travaux du congrès, dont l'actuel premier ministre Youssef Chahed, et qui ont fait pencher la balance du côté de Hafedh dans une ambiance houleuse avec la présence remarquée de gros bras ouvrant la voie a une guerre de succession féroce entre le ténors de Nidaa qui se prétendent plus légitimes les uns plus que les autres et qui ont conduit a l'implosion du parti au pouvoir tels que Marzouk, Belhadj, Kotti, Akremi etc..
Depuis, faisant fi des contestations et de l'éclatement de Nidaa, Hafedh, profitant du soutien discret mais réel et constant de Béji Caïd Essebsi a pris une influence réelle et débordante sur le gouvernement et sur les choix des postes et des hommes qu'il nomme aux plus hautes fonctions de l'Etat et cela va du simple « omda » au délégué en passant par les gouverneurs, les PDG jusqu’ aux hauts cadres sécuritaires qui lui sont acquis.
De même, Hafedh ne recule pas pour évincer ceux qui font preuve d'indépendance. On lui prête à raison d'avoir évincé l'ex premier ministre Habib Essid et de hauts cadres du ministère de l'intérieur dont Abderrahmane Haj Ali acculé à la démission après avoir été accusé d'espionner Hafedh.
Au fil du temps, les observateurs de la scène politique Tunisienne ont le sentiment que le Président de la République malgré l'affichage d'une neutralité apparente et ses dénégations de l'accusation de favoriser son fils, fait tout pour offrir la succession à son fils Hafedh.
Tout est fait pour que l'héritier succède au père dans le but avant tout de préserver les acquis de la famille et du clan.
« Bajbouj » laisse Hafedh et son clan profiter des avantages du pouvoir. Ce qui était une impression devient une certitude, c'est de vouloir construire un Grand destin à sa progéniture. Hafedh cherchant quant lui à profiter de la présence au pouvoir de son géniteur pour mettre la main sur les rouages de l’Etat.
La Tunisie semble glisser dangereusement sur une pente monarchique avec un fils de président prétendant au trône…
Allons-nous assister à l'instauration pure et simple de la Dynastie Essebsi ???
Il est sûr que les Tunisiens ne resteront pas les bras croisés.