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Démocratie et grandes réformes....

Quand un système mafieux, corrompu, archaïque et ankylosé arrive à son terme et que se substitue à une dictature kleptocrate une démocratie incomplète, inachevée et tronquée, il va de soi que les difficultés s'accroissent au lieu de diminuer.

La vigueur d'un système démocratique n'est pas assujetti au système politique (présidentiel ou parlementaire)mais à la qualité, bonne ou mauvaise , de ses acteurs, à leur probité morale et intellectuelle, à leur audace , à leur volonté d'introduire de grandes réformes de nature à changer la société, à changer le système , à le rendre compatible avec les grands principes de la démocratie : justice sociale, bien-être social, transparence, égalité des chances, absence des éléments nocifs hérités du système mafieux: corruption, clientélisme, régionalisme, discriminations, inégalités, inertie, immobilisme, bureaucratie et justice vénales, corporatisme…

Le système politique ,s'il repose sur des fondations solides et saines, s'il n'est pas pollué par les vices et les turpitudes des hommes, s'il œuvre pour le bien-être général....est susceptible d'éradiquer les maux les plus pernicieux qui entravent le décollage social et économique d'une société , la démocratie dont la pratique a des exigences précises, ne peut devenir le levier naturel d'un développement durable que si elle échappe â l'opportunisme des prédateurs et des lobbies et au dogmatisme stérile des populistes et des fascistes.

Reconnaissons d'abord nos torts…

Les populations qui ont vécu de vraies et grandes tragédies ont mis du temps pour panser leurs blessures, comprendre leurs torts, surmonter les causes qui ont engendré de telles tragédies, disséquer, analyser et vérifier tous les événements qui ont surgi dans leurs histoires et qui ont contribué à leur avilissement moral, politique, idéologique et économique...Elles ont eu le courage de sortir du déni, d'affronter leurs démons et d'exorciser les maux qui ont provoqué leur déchéance.

Reconnaître ses torts, les affronter avec sévérité et ténacité, sans aucune complaisance et avec la volonté de réformer mentalités et mœurs...pour que les tragédies ne se renouvellent pas et que demain soit réellement un nouveau jour, un nouveau départ, une quête de ce meilleur qui a été assombri par le pire ...Rebondir, changer de cap et semer les bonnes graines avec l'espoir que les moissons seront meilleures et que le fruit avarié de l'amertume disparaîtra....

Allemagne, Japon, toute l'Europe, une partie de l'Asie, les USA de la guerre de Sécession, hier le Rwanda, la Corée du Sud.... Probablement la Grèce, puis l'Espagne de l'après Franco, le Portugal de l'après Salazar...Le Brésil, l'Argentine qui ont vécu les pires atrocités sous des régimes militaires anthropophages…C'est ce que nous enseigne l'histoire passée et récente... Reconnaître d'abord ses torts…

La pire des vanités est de croire que le passé désastreux puisse continuer sous de nouvelles formes et que celles-ci constitueront l'avenir, une manière comme une autre de perpétuer la tragédie en s'efforçant de la transformer en farce....

Chiheb Boughedir