Le magnat de l’immobilier Donald Trump veut transformer la bande de Gaza en Côte d’Azur du Moyen-Orient. Une déclaration qui a laissé tout le monde sans voix, un projet immobilier que la droite israélienne trouve merveilleux et qui, s’il est mis en œuvre, vengera la destruction de la bande de Gaza par l’armée israélienne. Et les Palestiniens ? Que va-t-il leur arriver ?
Trump s’en débarrasse librement, comme s’il s’agissait de pions. Il promet de construire des palais en Égypte ou en Jordanie où ils vivront dans des appartements confortables. Les Américains, ou plutôt leurs arrière-arrière-grands-pères, les pionniers qui sont allés jusqu’à l’ouest jusqu’au Pacifique, ont fait la même chose aux tribus autochtones qui vivaient sur ces terres. Ils les ont soumis par la force, les ont vaincus par leur supériorité numérique et militaire, puis leur ont donné des parcelles de terre où ils devaient vivre sans émigrer, une perspective présentée comme une amélioration de la vie. En réalité, ils les ont enfermés dans les réserves où ils ont été émasculés. Est-ce la fin des Palestiniens que Trump envisage ?
Mais le génocide américain du passé et celui des Palestiniens d’aujourd’hui ne se limite pas à la population, il englobe aussi l’espace, la géographie du continent américain et de la Palestine. Trump, le promoteur immobilier, en est conscient, le contrôle et la modification de l’espace font partie du pouvoir politique.
Dans le passé, avant que Google ne redéfinisse l’espace sur la base du point bleu de notre téléphone portable, conditionnant l’individu à travers l’espace, la cartographie faisait partie intégrante de la structure hiérarchique des nations, en d’autres termes, la représentation artistique de l’espace reflétait la structure politique.
Les cartes étaient donc pleines de préjugés. Sur la carte de Mercator de 1569 créée par le Flamand Gerardus Mercator, la taille des continents et des pays a été considérablement modifiée. L’Europe a la même taille que l’Amérique du Sud, qui est en fait deux fois plus grande ; Le Groenland est aussi grand que l’Afrique, alors qu’en fait cette dernière fait quatorze fois la taille du Groenland. Enfin, l’Europe est positionnée à l’épicentre de la carte, et la ligne de l’équateur est aux deux tiers de la distance. À travers ces biais, la projection de Mercator dépeint les puissances coloniales européennes sous un jour positif et puissant, en contraste frappant avec les régions du monde proches de l’équateur où, à l’époque, la colonisation progressait. Cette carte était essentiellement une célébration de la suprématie politique du vieux continent vue par un cartographe européen.
L’objectif de MAGA, Made America Great Again, du second mandat de Trump est peut-être celui-ci, redessiner le monde selon les principes de la suprématie américaine par le biais d’acquisitions immobilières, d’expropriations, de reconfigurations territoriales et de déplacements géographiques de populations entières. Derrière la défense des frontières de la grande Amérique, il y a le désir de subordonner la sécurité nationale à la nouvelle Pax Americana. Ainsi, la transformation de Gaza en Côte d’Azur du Moyen-Orient fait partie du grand dessein dans lequel le Groenland est incorporé, le Canada devient un État américain, le golfe du Mexique change de nom et le canal de Panama devient une propriété américaine. Les Palestiniens ne sont que l’une des nombreuses victimes de la nouvelle construction géopolitique.
Tout cela se déroule dans le contexte de la puissance économique américaine, une puissance qui repose exclusivement sur l’écrasante supériorité technologique de cette nation. C’est la domination américaine de la vie virtuelle, qui remplace maintenant la vie réelle, qui rend ce processus possible.