Après 5 ans d’investigations, des dizaines de millions appartenant à Monsieur Slim Chiboub sont toujours bloqués à la banque genevoise EFG.
Monsieur Slim Chiboub possédait six comptes chez EFG au nom de sociétés offshore. Et ce alors que, selon les enquêteurs fédéraux, la banque était au courant de ses liens familiaux avec Ben Ali.
Un autre compte lui appartenant, ouvert chez BNP-Paribas à Genève, a été fermé en 2009 et transféré chez EFG.
Ces fonds ont été versés par Alstom au gendre du dictateur tunisien déchu. Une somme estimée entre 25 et 45 millions a été bloquée en 2012 dans le cadre d’une enquête fédérale visant les pots-de-vin du groupe Alstom, l’entreprise aurait versé quelque 14 millions de dollars à Slim Chiboub entre 1996 et 2003, en échange de prestations de «consultant» que la justice suisse soupçonne être fictives.
Une seconde enquête a été ouverte par le Ministère public de la Confédération contre Slim Chiboub pour «blanchiment d’argent qualifié» et «corruption d’agents publics étrangers».
De 1994 à 2003, Monsieur Chiboub s’imposait comme partenaire obligé aux investisseurs étrangers, et investissait les commissions ainsi perçues pour acheter des chevaux de course en France.
Pour la place financière helvétique, les enjeux de l’affaire sont élevés. L’argent de Slim Chiboub représente une part non négligeable des fonds bloqués en Suisse.