Le Club suisse de la presse a annoncé la tenue d’une conférence de presse intitulée: Frères musulmans et Daech: qui sont-ils? D’où viennent-ils? Quel est leur avenir? En réalité les rares journalistes présents et les personnes qui sont venues pour assister à cette «conférence» ont eu droit à un discours de haine et de propagande en faveur du régime égyptien au moment même où les rapports onusiens et de plusieurs ONG dénoncent les pratiques d’un autre âge de ce régime de putschistes.
Le Club suisse de la presse doit faire la distinction entre la communication et le journalisme
Le «député/écrivain» et directeur d’un média de propagande égyptien a répété pendant une heure et demie ce que les médias égyptiens profèrent depuis le coup d’État de 2013. Un discours qui porterait atteinte à l’image du Club suisse de la presse et insulte la Genève internationale et ses valeurs.
Le député au service du régime a de nouveau rappelé sans aucune hésitation le chiffre de 33 millions d’Égyptiens qui sont descendus dans la rue, il a détaillé tout le mal qu’il pense au sujet des Frères musulmans et de Barack Obama qui les supportait et il a fait l’éloge du sauveur Donald Trump qui a tout compris… sic.
Le problème est que le directeur du Club Suisse de la presse, M. Guy Mettan, qui appelait «d’instaurer un débat sur le rôle joué en Syrie par les Casques Blancs Russe» il y a deux semaines et contre toute attente n’a pas jugé utile de laisser un peu de temps au débat alors que le «conférencier» semble venir avec un message à transmettre pour finir avec les adversaires politiques du régime égyptien.
Après cela, on s’étonne que la presse meure! On se pose des questions sur comment éradiquer le terrorisme, le fanatisme et l’extrémisme! Et on se demande si le CSP dans sa formule actuelle est toujours un outil important au service de la Genève internationale?
Notre député démocrate-chrétien Guy Mettan, et directeur du Club suisse de la presse qui a reçu récemment une distinction Russe «l’Ordre de l’amitié», qui est attribuée par le président russe lui-même, et qui a signé un livre où il dénonce la «russo-phobie» de l’Occident n’a pas jugé dangereuses, grossières et «islamophobes» les propos de l’intervenant égyptien qui justifie l’utilisation de la torture par le régime égyptien et la liquidation des opposants et qui défend un régime peu recommandable quant au respect des droits démocratiques et de l’amitié entre les peuples et les religions.
Il est temps que le directeur du CSP fasse la distinction entre la communication et le journalisme et comprenne que la liberté d’informer est une chose mais que censurer des points de vue pour apporter un éclairage à un discours sombre et dangereux pour la sécurité de certains de nos concitoyens en est une autre.
Certaines personnes de la diaspora égyptienne nous ont interpellés car ils ont peur d’être la cible du régime égyptien à l’approche des «élections» pour un nouveau mandat en faveur du général Abdelfattah Al-Sissi. J’espère ne plus voir de nouveau un Suisse cité dans un «livre noir» publié dans un État qui retrouvera son indépendance, sa dignité et sa souveraineté.
C’était déjà dur de voir le nom de Monsieur Mettan apparaître comme un des collaborateurs dans le livre noir publié par la présidence tunisienne en 2013 sur le système de propagande de Ben Ali en Tunisie. Il est inacceptable pour une ONG subventionnée par l’argent public d’inviter des personnes ou des associations qui agissent comme des outils de propagande et pourrait porter atteinte à la sécurité de notre pays.