Un journaliste brillant de grande culture croupit dans les prisons d'un régime hostile à l'autonomie de la société civile.
Ceux qui ont décidé de priver Ihsane Kadi de sa liberté et de sa famille ont voulu qu'il mette son intelligence, son patriotisme et ses analyses perspicaces à leur service. Il a refusé et il le paye cher.
En refusant ce marchandage, il a mis l'intérêt du pays au-dessus de celui du régime. Ressentant le vide créé par la répression et par l'interdiction de la liberté d'expression, le président Tebboune a déclaré récemment vouloir ouvrir un dialogue national pour réconcilier les Algériens avec leur Etat.
Mais comment organiser un tel dialogue si la liberté d'expression est absente? Avec qui Abdelmajid Tebboune aura ce dialogue si des intellectuels comme Ihsane Kadi sont en prison?
Un dialogue suppose des divergences de points de vue avec la perspective d'un compromis. S'il n'y a pas de divergences, le dialogue sera inutile puisque les protagonistes sont d'accord entre eux.
Il y a une différence entre dialoguer avec l'opposition et se parler à soi-même. Il faut s'attendre dans les prochains jours ou prochaines semaines à ce que les médias nous montrent Tebboune se parler à lui-même, affirmant qu'il dialogue avec le pays.