Monsieur le directeur du journal Le Monde,
Il est extrêmement regrettable que - sans être capable de citer la moindre ligne de mes travaux allant en ce sens -, votre collaborateur Michel Guerrin, rédacteur en chef, aille chercher les "informations" destinées à me discréditer sous la plume des pseudos-“vigilants” de L’Obs et/ou des officines communautaristes qui les inspirent ("Quand la race s'invite à la fac", Le Monde, 11.01.201).
Il se trouve qu’il cautionne ainsi un charcutage particulièrement grossier opéré par Matthieu Aron de L’Obs sur l’un de mes tweets, pour lui donner une connotation antisémite dont il ne portait pas la moindre trace.
Il cautionne de même une autre manœuvre du même Aron qui consiste à m’amalgamer à ceux que l’on accuse de racialiser les différends politiques. Une fois encore, la réalité factuelle est toute autre : même si je respecte le combat des Indigènes de la République et que, plus encore, mon désaccord est complet avec la cohorte de leurs ennemis, je m’en suis sur ce point précis très publiquement et très explicitement démarqué (Comprendre l’Islam politique. Une trajectoire de recherche sur l’altérité islamique, La Découverte, 2016).
La déontologie journalistique prend-elle fin là où commencent les manœuvres auxquelles recourent les pseudo-“vigilants” pour fabriquer ces “antisémites” dont ils ont besoin pour exister ? Je vous prie, Monsieur le directeur, de bien vouloir porter cette rectification essentielle à la connaissance de vos lecteurs.