La critique des failles béantes de l’agenda international de Jean Luc Mélenchon demeure de circonstance. J’ai souvent souligné le fossé qui me sépare de sa lecture de la crise syrienne ou d’autres dynamiques régionales. De là à faire d’ Emmanuel Macron un vertueux modèle alternatif dans ce domaine, il y a pourtant un pas impossible à franchir.
Macron n'est pas seulement celui qui a cru pouvoir déclarer que “Bachar n'est pas l'ennemi du peuple français". C’est également celui qui, "pour quelques Rafale de plus", a avili la "Grand-Croix de la Légion d'honneur" en l’attribuant à l’un des pires dictateurs du moment. Mais Macron est aussi celui qui serre chaleureusement dans ses bras l'épouvantable PM indien Narendra Modi, actif promoteur d'une radicale dérive islamophobe de son gouvernement.
Macron est celui qui a récompensé le repli sectaire d'Israël vers l'apartheid en reconnaissant Jérusalem comme la capitale éternelle d’une composante seulement de ses habitants ! Macron est enfin celui qui a, dès son accès au pouvoir, vendu son âme, et la diplomatie française avec, aux Emiratis, leaders de la contre révolution arabe. Et qui alimente depuis lors avec une terrible irresponsabilité aussi bien leurs guerres meurtrières au Yémen ou en Libye, que leurs pernicieuses actions de sape de toute dynamique démocratique dans la région.
Si l’on s’éloigne du terrain international, la différence avec Mélenchon s'explicite et prend tout son poids. Macron est celui qui a cyniquement donné raison au dérisoire tandem Fourest / Schiappa qui lui réclamait la peau de Jean Louis Bianco et Nicolas Cadene et de leur “Observatoire de la laïcité".
Macron est celui qui a cautionné la fermeture du CCIF, l’une des rares institutions de “l’Islam de France” à bénéficier d’un minimum de respectabilité et, partant, d’un minimum de crédibilité. Du très très très lourd. Mais tout cela bien sûr passe très haut au-dessus de la tête des trolls anti Nupes qui inondent cette semaine les médias de la "République" macronienne.