Quand nos va t'en guerre comprendront ils que l'époque où l'on pouvait lancer des bombes à un bout de la planète sans risquer d'en prendre une sur la tête est REVOLUE ! Que dira
* leur écrasante responsabilité ?
*l'unanimisme honteux (moins un !) de nos députés, lançant nos armes en Irak puis en Syrie en se trompant de cible...!
* la surenchère imbécile de notre président envoyant le Charles de Gaulle pour rouler des mécaniques avant les élections ?
Douleur et...honte !
J’ai entendu au lendemain des attaques beaucoup de compassion émotionnelle, à laquelle on ne peut bien évidemment que s’associer. Elle précédait, en provenance de tous les camps, d’indécentes tentatives, plus ou moins explicites, de récupération politicienne. S’agissant en revanche de la réflexion, essentielle, sur les causes, la classe politique toute entière est demeurée sur un parfait registre de déni !
On a entendu beaucoup de clichés sur la barbarie, indéniable, des bombes de l’Autre, mais très peu d’allusions aux performances ou même seulement à l’existence de celles que nous lançons par centaines en Irak ou en Syrie ou, par aillés interposés, ailleurs dans la région. En guise d’agenda, au terme de 14 années de “guerre contre le terrorisme” nous avons beaucoup pratiqué enfin la méthode Couet. Car “la fermeté inébranlable”, le “renforcement de tous les dispositifs” et “la mobilisation au plus haut niveau des possibilités “ que nous promet pour la nième fois le chef de l’Etat risquent bien évidemment de ne pas suffire.
La crise qui a fabriqué les extrémistes de Daech est complexe mais elle est avant tout politique. Et nous y avons une part évidente de responsabilité. Nous avons prononcé beaucoup de belles paroles au bénéfice de l’opposition syrienne mais nous ne nous sommes jamais décidés à lui apporter le soutien effectif dont elle avait cruellement besoin pour compenser l’ampleur de l’ingérence russe et iranienne.
Lorsqu’enfin, en aout 2014, nous nous sommes brutalement décidés à agir, nous avons pris le parti de ne frapper...que Daech. Et de laisser ainsi Bachar Al-Assad poursuivre, à une toute autre échelle, son œuvre de mort. Paris a explicité de ce fait un véritable changement de camp. Entre les deux principaux acteurs militaires du drame, nous avons établi une hiérarchie de la dangerosité bien plus idéologique que réaliste.
Si tout le monde se retire d’Irak et de Syrie, cela ne risque-t-il pas de favoriser la progression de l’EI ? Comment, alors, éradiquer l’EI, qui terrorise les populations locales ?
Les populations locales ne sont pas seulement terrorisées par l’EI... Depuis près de 4 ans, elles sont surtout éliminées physiquement, par dizaines de milliers, par le régime syrien, à coup de barils d’explosifs lâchés sur les zones résidentielles. La liste des horreurs commises par le régime est incommensurablement plus longue que celles qui sont attribués à l’EI, si condamnables soient celles-ci. Dès lors, toute intervention de notre part devrait rétablir la hiérarchie des priorités…
Sur toile de fond électoraliste, ce n’est pas la capacité de nuisance respective de chacun des protagonistes que nous avons prise en compte mais seulement le vocabulaire « islamique » de l’un des deux, qui a manifestement déterminé un choix, crucial, qui s’avère aujourd’hui, pour une écrasante majorité des Syriens, comme pour nous mêmes, si parfaitement contre productif.
N.b : Madame Elisabeth Guigou trouve (sur RFI vers 13 H 20 et s.) mes analyses (auxquelles "s'opposent une large majorité" de ceux qu'elle considère comme de vrais "experts") "inqualifiables".
Les analyses de Madame Guigou donnent pour leur part une idée claire des raisons pour lesquelles la France est mal partie : le drame d'hier sert surtout à cultiver clichés et émotion et - en citant "le président Hollande" toutes les trois secondes - à tenter de convertir cette émotion en dividendes politiques. Analyses pas vraiment inqualifiables, donc. Mais je m'abstiendrai de leur donner un nom.