Non ce n'est pas "l'Islam" ou "la religion" qui produisent la violence politique

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Réfléchir sur la seule culture de l’Autre pour “comprendre” sa violence c’est, encore une fois, s’interroger à bien des égards sur la forme au détriment du fond, sur le “vernis” superficiel de la colère en lieu et place de ses raisons profondes.

Les dogmes religieux, appropriés en politique, peuvent en effet légitimer et produire toutes sortes d’acteurs. Le dogme chrétien peut servir de matrice à l’action des mormons, observateurs littéralistes de leur interprétation du dogme. Il peut produire des moines contemplatifs ou… des moines guerriers, des mystiques pacifistes comme Saint François d’Assise, des adeptes de la Théologie de la libération ou des juges aussi fanatiques que ceux qui ont siégé dans les tribunaux de l’Inquisition.

Dans l’univers de l’islam, l’appropriation politique de la religion peut tout autant produire des mystiques soufis contemplatifs, des salafistes de type quiétistes, refusant toute implication dans le champ politique, ou, à l’opposé, des djihadistes partisans de l’action armée et justifiant leur combat par la nécessité d’imposer, y compris hors de leur communauté, les expressions sociales de leur dogme.

Bien moins que de recenser ces multiples possibilités d’interprétation du dogme musulman, il importe donc avant tout de comprendre les raisons qui font qu’une partie de ses adeptes éprouvent le besoin de choisir l’interprétation binaire, clivante, potentiellement conflictuelle, de leur appartenance religieuse au détriment de toutes les autres.

Or ces raisons ne sont pas de nature idéologique ou doctrinale, contrairement à ce que la thèse néo-conservatrice suppute.

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