Les élections au Parlement européen, celles de la France et de la Grande-Bretagne, illustrent la dimension de l’euromisère. Dans le pays à la tradition sociale la plus riche d’Europe, où la vie était presque toujours beaucoup plus supportable et libre que dans le reste, un retour à Vichy est contesté. Dans la Grande-Bretagne de tradition parlementaire et impériale rance, le changement de chiffres prédit par la défaite conservatrice ne change pas la question d’un iota. La situation en Allemagne, pour citer un autre pays important, va dans le même sens. Nous assistons à l’effondrement du système politique européen, comme cela s’est produit avec la vague brune des années trente du siècle dernier.
Même si le « Front populaire » gagnait en France, nous n’en serions même pas à mi-chemin. La moitié de ce front est composée de membres du Parti néolibéral unifié européen (socialistes et verts), qui sont en grande partie responsables d’avoir conduit le pays à sa situation actuelle. Les Faure, Hollande, Glucksmann, Starmer en Grande-Bretagne, Scholz et Baerbock en Allemagne, sont des exemples typiques de la « droite gauche » : partisans du capitalisme néolibéral, atlantistes et complices du massacre répugnant à Gaza.
Et nous savons depuis des années que vous ne pouvez pas être de gauche si vous soutenez le bellicisme impérial et l’ordre socio-économique néolibéral, une garantie d’injustice et d’inégalité structurelle. Le reste, la véritable social-démocratie de la France insoumise de Mélenchon (ridiculement qualifiée de « gauche radicale ») est tellement diabolisée par le journalisme toxique des magnats, que même si le miracle d’une victoire devait se produire, l’impasse est servie. Seule l’apparition de ce « peuple » qui invoque la revendication du « Front populaire » pourrait changer les choses en France.
Dans son article dramatique Qui défendra les enfants bombardés et affamés de Gaza aux élections britanniques ? (substack.com)
« Au cours des neuf derniers mois, les bombes israéliennes ont officiellement tué au moins 15 500 enfants palestiniens, ainsi que 22 000 autres adultes. Le nombre réel de morts est sans aucun doute beaucoup plus élevé. Gaza, bombardée à l’âge de pierre par des dirigeants politiques et militaires israéliens qui ont longtemps promis que leur objectif était la destruction, a perdu la capacité de compter correctement ses morts il y a des mois.
Save the Children a révélé cette semaine que 21 000 autres enfants sont portés disparus, dont au moins 4 000 seraient enterrés sous des bâtiments effondrés.
La semaine dernière, des mois après que sa haute cour a statué sur la plausibilité d’un génocide en janvier, une commission indépendante créée par l’ONU a conclu que, depuis le 7 octobre 2023, Israël avait appliqué à Gaza « une stratégie intentionnelle pour causer un maximum de dommages », y compris « une attaque intentionnelle et directe contre la population civile » qui équivalait à une politique d'« extermination ». Chris Sidoti, un enquêteur de l’ONU, a déclaré que ses recherches avaient montré que l’armée israélienne est « l’une des armées les plus criminelles au monde ».
« Les crimes de guerre d’Israël contre les enfants sont sans précédent dans les temps modernes, dépassant ceux commis l’année dernière en République démocratique du Congo, au Myanmar, en Somalie, au Nigeria et au Soudan réunis », a déclaré Cook.
« Israël – poursuit-il – occupe Gaza depuis des décennies et bloque l’enclave depuis 17 ans, privant les enfants de l’essentiel de la vie, de la liberté et d’une enfance. Israël les a laissés, ainsi que leurs familles, pourrir dans ce qui s’est apparenté à un gigantesque camp de concentration. Maintenant, il les affame collectivement dans leur cage après que le Hamas s’est révolté lors d’une révolte brutale d’une journée le 7 octobre. Les enfants de Gaza sont punis par le refus du Hamas de continuer à servir indéfiniment en tant que gardiens des camps de concentration. »
Ce que décrit Cook représente le principal scandale international et humain du siècle. Mais ce n’est pas un problème pour les élections qui se déroulent en Europe. Ce n’est pas pour la nouvelle direction de guerre non élue, avec l’incompétente mais loyale Américaine Ursula von der Leyen à la barre, le socialiste Antonio Costa en tant que troupe et l’Estonienne Kaja Kallas dirigeant une politique étrangère euro-américaine qui soutient le projet fou de Brzezinsky de dissoudre la Russie en divers États. Ce n’est pas non plus pour les politiciens travaillistes soutenus par Murdoch qui remporteront les élections. Son parti a expulsé son précédent chef, Jeremy Corbyn, précisément pour avoir défendu les droits des Palestiniens. Il a été accusé d’être un « antisémite » au même titre que Jean-Luc Mélenchon l’est en France, pour le même crime et la même toxicité médiatique corrompue.
Pour la moitié du « Front populaire » français, ce scandale n’est pas non plus un problème, au-delà de la simple déclaration de condamnation des « massacres terroristes » du Hamas et de l’appel rituel à « imposer un cessez-le-feu immédiat » et à respecter « l’ordonnance de la Cour internationale de justice qui évoque sans ambiguïté un risque de génocide ».
Il est important que les néo-fascistes de Vichy ne gagnent pas en France, mais cela ne remédiera pas à l’euromisère actuelle exposée par toute cette galerie de politiciens complices du grand massacre en Palestine. Il devient de plus en plus clair que l’Union européenne, ce conglomérat d’anciennes puissances coloniales et de pays périphériques, tous vassaux de l’empire américain, gouvernés par la Commission, l’OTAN et la Banque centrale européenne, fait partie du problème.
Sa maladie est irrémédiable. Son évolution démontre l’effondrement moral de son système politique. Le contraste entre son discours sur les valeurs et la démocratie et sa misérable réalité est si cru et flagrant pour le reste du monde qu’il nous permet de remettre en question sa prétendue supériorité morale sur les oligarchies sociales vilipendées de Russie et de Chine, contre lesquelles il s’arme à la recherche du troisième grand feu de guerre.