Drôle de nonchalance !

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Décidément, il devient inquiétant ce Gouverneur de la Banque Centrale. Tout d’abord, il est important de souligner que les conséquences d’un redressement déraisonnable du Taux Directeur, de 275 points (+55%) entre Mars 2018 et Février 2019, ne se sont pas faites attendre, notamment en matière de fragilisation de la capacité de remboursement pour la clientèle "particuliers", d’augmentation des charges financières pour la clientèle "entreprises", et surtout de renchérissement des biens de consommation.

Au lieu de juguler l’inflation par des mesures ciblées anti-inflationnistes, il s’est contenté d’exaucer le souhait du FMI en relevant purement et simplement le Taux Directeur, ouvrant de nouveau le bal de l’envolée de l’inflation.

S’il était réellement préoccupé par l’inflation, inhérente d’ailleurs au glissement du dinar, il aurait pu instaurer une fiscalité spécifique sous forme de majoration de taux d’intérêt sur :

-Crédits d’acquisition de véhicules (+200 points de base)

-Crédits d’équipement de ménage (+150 points de base)

-Crédits de financement des activités d’importation de biens de consommation (+250 points de base).

Lorsqu’il a convoqué les Directeurs Généraux de banques à une réunion au début de ce mois (01/03/19), nous avons cru qu’il aillait les ramener à l’ordre en matière de facturation abusive des services et de non-conformité par rapport aux procédures de promotion de nouvelles prestations ou de re-tarifications des services existants.

Malheureusement, la réunion s’est limitée à un constat d’inquiétude face au renchérissement des services bancaires, l’Indice des Prix des services bancaires ayant galopé de 66% entre 2010 et 2017.

Pourtant plusieurs rapports ont été élaborés par la société civile pour révéler l’effet de ciseaux qui caractérise l’offre bancaire, marqué à la fois par une dégradation de la qualité de services et par le renchérissement tarifaire des prestations.

Cet effet de ciseaux est particulièrement aggravé par l’invention de nouvelles commissions sur des opérations basiques ne méritant aucune facturation légitime et juste, et par la faible rémunération de l’épargne et des dépôts à vue, sans compter le maintien du dispositif archaïque de «date de valeur» injustifiée de par la généralisation de la télé-compensation et du global banking.

A titre indicatif, il a été démontré que les ratios de profitabilité des banques privées dépassent les normes internationales en la matière : le ratio « bénéfice net / PNB ayant atteint 31% pour la BIAT en 2017, contre 19% pour la BNP-PARIBAS, 16% pour la Société Générale et 12% pour la Natixis.

Alors qu’il est censé être le garant de la maîtrise de l'Inflation, le patron de l’Institut d’Emission ferme les yeux devant les agissements déplaisants des rentiers, le foisonnement de nouveaux frais bancaires, le relèvement tarifaire des commissions, le maintien de la date-de-valeur, le gel du taux d'épargne à 5,00% depuis janvier 2018 (contre +55% pour le TD), la gratuité des dépôts à vue source d'une manne de profit colossale, etc...

Au lieu de ramener à l'ordre les banques rapaces, en appliquant les procédures de supervision en vigueur, on l'a vu les complimenter pour les inciter à continuer à souscrire aux Emissions récurrentes du Trésor en BTA, de nature à aggraver l’effet d’éviction aux dépens des entreprises de production réelle.

Par ce comportemental nonchalant, il ne peut éviter d'être taxé de complicité passive et d'indulgence excessive, voire de gouvernance destructive.

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