En Tunisie, tout politicard cherche à dépasser, par tous les moyens, l'épreuve qu'il subit au jour le jour, quitte à hypothéquer le pays pour les jours d'après. C'est ce que vient de faire le gouvernement Youssef Chahed, en levant avec grande satisfaction un emprunt de 700 Millions d'euros tarifé à 7% (brut) pour faire face à une échéance de remboursement de l'ordre de 500 M² €.
Moralité de l’histoire, la Tunisie contracte des prêts à coût excessif pour rembourser d’anciens prêts à moindre coût. C’est ce qu’on appelle couramment ‘‘maintien artificiel de l’équilibre financier’’.
Aujourd’hui, les hommes politiques aux commandes n’hésitent pas à emprunter de plus en plus sans contrepartie productive. Ils voient le crédit improductif comme un moyen de gommer leur mauvaise gouvernance et de boucher leurs déficits récurrents, afin d’enjoliver leurs bricolages en vue de pouvoir réaliser leurs ambitions tactiques et leurs rêves de maintien au pouvoir.
Le problème est l’effet boule de neige : les prêts stériles se suivent et s’accumulent, sans pouvoir être employés dans l’investissement ou dans la production, provoquant ainsi un surendettement toxique de l’Etat.
Comme le FMI, la BM et les autres institutions du groupe IBW n’éprouvent plus d’appétit dans le financement de notre pays, le retour de manivelle ne tardera pas à se produire violemment, ouvrant la porte aux fonds vautours.
Depuis la sortie sur le marché international en décembre 2014 sous Mehdi Jomâa, le risque de prise d'assaut du pays par les fonds vautours prenait forme.
Aujourd'hui ce risque est devenu entier, et ne peut être circonscrit qu'à la faveur d'une gestion pragmatique de la balance commerciale et d'une maîtrise drastique des importations de biens de consommation superflus.