Depuis janvier 2011, les propos et les projets du Président Kaïs Saied illustraient une forme de panachage entre nationalisme arabe, bourguibisme social, conservatisme sociétal et idéalisme révolutionnaire, ce qui explique la nature large et multicolore de son électorat.
S’il a su réunir les voix de la gauche révolutionnaire et de la droite fondamentaliste, ainsi que celles d’une majeure partie des classes populaires et des franges intellectuelles, c’est parce que ce scrutin au suffrage universel était perçu par les électeurs comme une sorte de référendum ‘‘pour ou contre le système de l’oligarchie politico-financière et toutes les formes de malversation’’.
Professeur de droit constitutionnel, le nouveau président de la république incarne un patriotisme inédit, un académisme constitutionnel, un conformisme aux institutions de l’État, un apolitisme comportemental, un moralisme public, un activisme républicain, et un modernisme sociétal.
Cette diversité doctrinale lui a valu la révérence des partis politiques et des organisations nationales, voire le respect de son adversaire au second tour du scrutin présidentiel.
Président Kaïs Saied vient de prêter serment et de s’adresser au peuple tunisien, en présence des députés sortants, des anciens présidents et chefs du Gouvernement, des représentants des instances, des organisations nationales et des journalistes étrangers.
Son discours a couvert presque toutes les préoccupations de la Nation : moralité et exemplarité, protection des richesses nationales, lutte contre la corruption, combat du terrorisme, éradication de la criminalité, suprématie de la loi, respect des institutions, libertés individuelles, droits de la femme, dignité et droit au travail, soutien de la cause palestinienne, attachement à la déclaration universelle des droits de l'homme.
Après l’écoute de son discours, il me semble que le Président sait très bien ce qu'il veut faire, ce qu'il doit préalablement faire, et comment va-t-il agir pour ce faire.