Plaçons-nous dans le scénario statuquo, celui ne prenant considération que les mesures statiques jusque-là prises par les autorités le vendredi 14/03/20.
Quand le covid'19 galopera, notre système de santé sera submergé. Nos concitoyens seront traités dans les couloirs quand ils sont autorisés à accéder aux services d'urgence des hôpitaux publics.
Aussitôt, les soignants seront épuisés jusqu’à s’effondrer, dont certains pourront mourir par contamination mal soignée ou par dérèglement accidentel sous effet du stress (infarctus, AVC, …).
L'ordre viendra ensuite du politique: ils devront choisir quels patients reçoivent de l’oxygène et lesquels meurent, puis quels malades à débrancher pour libérer des postes à de nouveaux admis.
Le seul moyen de s’en prémunir est de décréter urgemment des mesures douloureuses axées sur la fermeture intégrale des frontières (à l’instar de l’Allemagne) et la mise en confinement à domicile de la quasi-totalité de la population.
Ce faisant, nous allons enfin pouvoir imposer la “distanciation sociale”, 15 jours après la confirmation du 1er cas de contamination covid'19. Dès maintenant, il faut garder les personnes (hors santé, armée et acteurs de logistique) chez elles pour :
1) Arrêter la transmission du virus à leur niveau,
2) ralentir la propagation de l'épidémie covid’19,
3) limiter les cas d'urgence à un nombre en rapport avec la capacité de réanimation intensive,
4) gagner du temps jusqu'à la mise à disposition du 1er vaccin approprié.
Rappelons-nous qu’en Chine, le nombre total de cas a augmenté exponentiellement jusqu’à ce qu’elle soit arrivée à circonscrire l’épidémie sur son territoire. Ensuite, le virus s’est faufilé vers l’étranger, et c’est maintenant une pandémie difficile à arrêter.
Dès que Wuhan est passé en quarantaine, il a été décidé de fermer l’ensemble des autres régions de Chine, étant alors devenues sous contrôle par le gouvernement central, qui avait immédiatement pris des mesures chocs et drastiques. Ce faisant, les nouveaux cas ralentissaient avant de s’arrêter brusquement, suite à l’aplatissement de la courbe de diffusion épidémique de chaque région, qui avait le potentiel de poursuivre sa tendance exponentielle.
Ainsi, grâce aux mesures préventives à caractères anticipatives, le virus a été stoppé avant qu’il ne s’enchaine dans l’évolution dramatique connue par Wuhan.
Pendant ce temps, la Corée du Sud, l’Italie, l’Iran, la France, l’Espagne … et la Tunisie, ont eu un mois entier pour tirer des enseignements et réagir efficacement à temps. Mais ils ne l’ont pas fait.
La plupart de ces pays ont été confrontés au démarrage d’une croissance exponentielle similaire à Wuhan, et ont dépassé actuellement toutes les régions chinoises. Pire encore, les mesures de rattrapage ont été non adaptées à l’accélération de la propagation de l’épidémie. Le Singapour est l’un des rares pays à avoir tiré les enseignements de l’expérience Wuhan pour neutraliser progressivement l’épidémie.
Enfin, les Tunisiens attendent depuis ce matin un discours clair et un plan d’urgence salutaire.