Fin février, le prix de ce produit était de 1,5 dinars. Aujourd'hui, il est déjà de 1,9 dinars. Le gouvernement propose sa vente prochaine à 2 dinars ! Il y a un truc qui me chiffonne !
1/ Economie d’échelle et effet d’apprentissage
En économie industrielle, il y a deux principes très simples que nous appelons "économie d’échelle" et « effet d’apprentissage ».
Le premier consiste à est une baisse du coût unitaire d’un produit lorsque l’on augmente d’une manière instantanée, à un moment donné, les quantités produites jusqu'à un certain seuil : Au-delà, le coût moyen, ou le coût unitaire, augmente. Alors que le second permet grâce à l’expérience accumulée une baisse des coûts unitaires avec l’augmentation des quantités produites depuis la mise en fabrication du produit.
Produire sur une plus grande échelle permet donc de faire baisser le prix de revient unitaire, ce qui peut conduire à une hausse du bénéfice unitaire si le prix de vente ne change pas ou à une augmentation des quantités vendues induites par une diminution du prix de vente.
Ainsi, l’expérience accumulée et l'existence d'économie d'échelle représentent pour les entreprises des facteurs importants pour leur croissance et développement.
2/ Une commande de 30 millions de bavettes
L’ampleur exceptionnelle de cette commande publique est de nature à permettre aux entreprises nationales d’une part, d’affiner leur processus de production, de rectifier les erreurs et d’acquérir les techniques et les habitudes propres au produit et, d’autre part, de réaliser aisément des économies d'échelle.
Le prix unitaire des bavettes devrait forcément, par la logique des choses, considérablement baisser.
Comment peut-on alors expliquer le prix proposé par le gouvernement ? A notre sens, en aucun cas, le coût de revient d'une bavette ne peut dépasser les 400 ou 500 millimes ! L'affaire des bavettes est une absurdité économique et impudicité morale !