L’étrange tandem Biden-Trump

Plus nous nous rapprochons du 20 janvier, date de l’investiture de la deuxième administration Trump à Washington, plus nous sommes en mesure d’esquisser ce que seront les lignes directrices de la politique américaine, notamment en matière de politique étrangère et militaire.

Nous pouvons l’affirmer à la fois à partir des actions que mène l’administration Biden, qui ne peuvent manquer d’avoir été convenues avec Trump et son « équipe de transition ». Ce sont des actions qui, comme nous le verrons, sont d’une importance politique et économique extrême et qui engageront la prochaine administration Trump. Par conséquent, ils ne peuvent être effectués que s’ils ont été préalablement convenus.

Ce n’est pas suffisant ; Certaines procédures accélérées sont également surprenantes, comme l’analyse des nouveaux ministres qui doivent passer le barrage des commissions parlementaires. Ces opérations ont déjà commencé, malgré le fait qu’officiellement l’administration Trump n’entrera en fonction que le 20 janvier ; C’est un signe que le cabinet du magnat new-yorkais devra être pleinement en place le plus rapidement possible pour prendre des dispositions immédiates, évidemment de la plus haute importance. Cette situation éclaire la manière dont les États-Unis vivent cette phase historique comme une période d’urgence absolue (si ce n’est directement de guerre), à faire face à des procédures extraordinaires et accélérées.

Les dernières mesures de l’administration Biden

Comme nous l’avons dit, les dernières opérations mises en place par l’administration Biden sont sensationnelles qui, précisément en raison de leur importance absolue, ne peuvent être prises de manière indépendante par une administration qui quittera la scène dans moins d’une semaine. En particulier, nous nous référons à deux opérations de la plus haute importance :

En ce qui concerne le partenariat stratégique avec l’Arménie, la première pensée qui vient à l’esprit est que nous sommes confrontés à une « réponse préventive » à la signature du traité de partenariat stratégique entre l’Iran et la Russie qui sera signé le 17 janvier à Moscou entre le président russe Poutine et le président iranien Pezeshkian. En effet, il n’est pas audacieux de dire que le traité arméno-américain est un véritable fossé dans le partenariat russo-iranien. Il suffit de regarder à quel point l’Arménie est géographiquement coincée entre l’Iran et la Russie. Non seulement cela, l’Arménie quittera évidemment l’Organisation du traité de sécurité collective qui unit de nombreux anciens pays soviétiques dans une coalition de défense incluant la Russie dans un rôle clairement hégémonique, et aussi l’Arménie. De plus, Erevan avait également une alliance de longue date avec l’Iran ; avec la signature de ce traité de partenariat avec Washington, il est clair que la relation privilégiée avec les Iraniens sera également perdue. Avec la fin de ces alliances diplomatiques et militaires, le positionnement géoéconomique d’Erevan changera également ; Moscou ne sera plus un partenaire commercial privilégié et sera très probablement remplacé par Washington. Une analyste de premier plan comme Elena Panina (largement écoutée au Kremlin) a déjà écrit que ce partenariat entre Washington et Erevan fera du pays caucasien une « super Ukraine ».

Du point de vue de la relève de la garde à Washington, il est clair qu’une telle décision ne peut être convenue à l’avance qu’entre les administrations entrante et sortante et montre clairement qu’il n’y a aucune idée de la part de Trump de trouver un accord de paix global avec la Russie : nous ne pouvons même pas exclure que le seul objectif géostratégique américain soit d’étendre le conflit toujours en cours en Europe au Caucase.

Tout aussi pertinentes sont les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis (et la Grande-Bretagne) aux deux géants pétroliers russes Gazprom, Neft et Surgutneftegas, ainsi qu’au soi-disant troupeau fantôme de pétroliers avec lesquels le pétrole russe est commercialisé. Cela aussi ne peut être qu’un geste préalablement convenu avec la nouvelle administration entrante, car de toute façon, celui qui sera appelé à les appliquer est l’équipe Trump. De même, on ne peut manquer de noter qu’une telle démarche atteste de la volonté des États-Unis de poursuivre leur tentative d’affaiblir l’économie russe, peut-être au point d’obtenir ce changement de leadership tant attendu au Kremlin.

Les premières mesures (annoncées) de l’administration Trump

Certes, le premier mouvement (annoncé) de Trump est le désir d’acquérir le Groenland aux États-Unis. Cette opération a certainement d’énormes implications économiques liées à la possibilité d’exploiter les gigantesques gisements miniers de l’île arctique. Mais il y a aussi une implication militaire stratégique : les États-Unis, s’implantant militairement au Groenland, peuvent « mettre toute la Sibérie sous le feu » en utilisant des missiles à portée intermédiaire, et donc sans l’utilisation de missiles stratégiques, dont l’utilisation, en tout état de cause, sanctionne le début d’un conflit sans vainqueur possible.

Il est également évident ici que même l’administration Trump n’a pas l’intention de renoncer ne serait-ce qu’à une petite parcelle de son rôle de « seule superpuissance et gendarme du monde » conquis avec la chute de l’URSS.

Ce qui semble surtout évident, c’est comment, au-delà des escarmouches sur les médias de masse spécialisés dans l’infodivertissement, Trump et Biden travaillent en fait en tandem non seulement pour assurer une passation ordonnée, mais aussi pour être en mesure de préserver l’Empire occidental.

Poster commentaire - أضف تعليقا

أي تعليق مسيء خارجا عن حدود الأخلاق ولا علاقة له بالمقال سيتم حذفه
Tout commentaire injurieux et sans rapport avec l'article sera supprimé.

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات