Il y a comme une fâcheuse accoutumance quasi généralisée à tout ce qui ne fonctionne plus selon les règles institutionnelles. Un exemple qui, théoriquement devrait constituer un principe fondamental et préalable à la gestion des affaires de l'état fait objet d'un débat bancal qui s'attarde sur la forme, certes illégale et non déontologique et qui perd de vue l'aspect aussi illégal et dangereux du contenu.
Le fonctionnement de L'institution de la Présidence de la République obéit à un certain nombre de règles institutionnelles et administratives auxquelles l'entourage immédiat du Président de la République doit se conformer.
La première règle et impératif étant l'obligation de réserve et de confidentialité totale à l'égard des dossiers traités, des nominations politiques, de la teneur des entretiens et réunions...Pour Le moindre détail du quotidien administratif et politique de cette Haute instance la confidentialité est de rigueur.
Le choix de personnes incompétentes en la matière et qui élargiraient leur mission à un réseau de personnes profanes et sans aucun titre ni prérogatives de conseil dit politique engendre des situations illégales et parallèles à la sphère légale de prise de décision politique et de gouvernance.
Les affaires de la Cité, de l'Etat et celles relatives à la configuration d'un gouvernement ainsi que la nomination d'un chef de gouvernement ne relèvent que des personnes dont les attributions officielles leur ont été pourvues par le suffrage universel et ce que leur confèrent la Constitution. Le conseil politique doit être clairement défini en termes de fonction administrative dans le cadre de cette haute administration et ne peut en aucun cas émaner d'un ou d'une citoyenne ordinaire qui appartiendrait à un réseau local ou international d'influence ou d'intervention sur la souveraineté nationale.
Plusieurs intervenants politiques parlent "d'Ikhtirak" de l'appareil de l'état par des entités tunisiennes et étrangères. Le déploiement du champ professionnel de certaines chancelleries peut recourir à des méthodes diverses et notamment au renseignement à travers un réseau d'information, d'interaction voire d'intervention constitué de citoyens locaux.
Toutes les ambassades ont un réseau "d'amis" un répertoire de personnes venant de plusieurs domaines, politique, économique, syndical, culturel et médias, certains ambassadeurs privilégient certaines relations qui peuvent servir les intérêts de leurs pays car leur rôle essentiel est de servir les intérêts de ce dernier.
Je n'avance en une aucune manière l'hypothèse que ces personnes seraient susceptibles de servir les intérêts de ces pays-là, la plupart ont des relations parfaitement transparentes et inscrites dans le cadre de la coopération bilatérale. D'autres et c'est un phénomène récurrent dans le monde entier, n'ayant pas le sens des frontières entre la simple relation de travail ou amicale peuvent s'ériger en un maillon ou outil conscient ou inconscient d'une chaîne de réseau d'influence d'un pays étranger dans les affaires internes de son pays.
Généralement, ce ne sont pas des agents réels, ce sont de simples pions interchangeables et jetables selon les circonstances.
Je fais cette mise au point car j'ai le net sentiment qu'à force d'irrationalité et de cafouillage dans l'exercice politique, les frontières bien dessinées entre légalité et illégalité d'exercice de lobbying, entre souveraineté nationale et interventionnisme de réseaux de lobbying local et étranger deviennent floues et susceptibles de banalisation voire normalisation.